Agence Panafricaine d'information

Un rapport de l'UNICEF juge le soutien des pays riches aux enfants durant la pandémie "totalement inadéquat"

New York, États-Unis (PANA) - Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a qualifié de "totalement inadéquats" les niveaux du soutien financier aux enfants alloués par les pays à revenu élevé pendant la pandémie de COVID-19, dans un rapport sur la pauvreté des enfants, publié ce vendredi.

Le rapport montre que sur les 14,9 milliards de dollars dépensés dans le cadre des plans nationaux de relance financière mis en place par les pays riches entre février et août, 2  pour cent seulement ont été spécifiquement alloués au soutien des enfants et des familles élevant des enfants.

Et ce, malgré les preuves que la pauvreté des enfants devrait rester supérieure aux niveaux pré-COVID pendant au moins cinq ans dans les pays à revenu élevé, selon une déclaration des Nations unies.

"Le montant de l'aide financière allouée directement aux enfants et aux familles ne correspond pas aux graves retombées de la pandémie, ni à la durée pendant laquelle cette crise devrait toucher ces pays", a indiqué Gunilla Olsson, directrice du Bureau de recherche de l'UNICEF-Innocenti à Florence, en Italie.

Toujours selon la déclaration, l'étude révèle que les entreprises sont de loin les plus grandes bénéficiaires des mesures de relance budgétaire, absorbant environ 80 pour cent des fonds disponibles pendant cette période, et que ce sont les enfants les plus marginalisés qui en souffriront le plus.

Environ un tiers des grandes économies étudiées dans le rapport du groupe des nations à revenu élevé de l'Union européenne et de l'Organisation de coopération et de développement économiques n'ont mis en œuvre aucune politique visant spécifiquement à soutenir les enfants, pendant la première vague de la pandémie.

Et, dans l'ensemble, les mesures de protection sociale pour les enfants et les familles qui ont été adoptées dans d'autres pays - telles que la garde d'enfants, la subsistance scolaire et les allocations familiales - n'ont duré en moyenne que trois mois, ce qui est beaucoup trop court pour répondre de manière adéquate à la durée prévue de la crise et aux risques de pauvreté des enfants à long terme, note le rapport.

Alors que les températures baissent dans de nombreuses régions du monde et que le nombre de cas augmente, l'UNICEF exhorte les gouvernements à mettre en place des plans de relance plus équilibrés au cours de la "deuxième vague", en mettant davantage l'accent sur la protection sociale des enfants, et sur un soutien inconditionnel des revenus des familles les plus pauvres, des allocations pour la nourriture, la garde d'enfants et les services publics, et des exonérations de loyer ou d'hypothèque.

-0- PANA MA/BAI/JSG/SOC 11dec2020