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Un enfant sur cinq vit dans la pauvreté dans les pays en développement

New York, États-Unis (PANA)-Au moins 417 millions d'enfants, soit plus d'un sur cinq, vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire vivent dans la pauvreté, selon un nouveau rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), publié à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance.

L'agence des Nations Unies craint que la crise climatique, les conflits et les coupes budgétaires mondiales ne poussent davantage d'enfants dans la pauvreté.Le rapport de cette année évalue l'ampleur de la pauvreté dans quelque 130 pays en développement, en mesurant les privations subies par les enfants dans les six domaines suivants : éducation, santé, logement, nutrition, assainissement et approvisionnement en eau.

Selon l'analyse, 118 millions d'enfants souffrent d'au moins trois privations, et dans 17 millions de cas, le nombre de privations peut atteindre quatre ou plus.« Grandir dans la pauvreté sans pouvoir satisfaire les besoins fondamentaux dans des domaines tels que la nutrition, l'assainissement et le logement a des répercussions dévastatrices sur la santé et le développement des enfants », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l'UNICEF.

C'est en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud que l'on trouve la plus forte concentration d'enfants dans cette situation. Au Tchad, par exemple, 64 % des enfants souffrent d'au moins deux privations graves, et un peu moins de 25 % sont confrontés à trois privations graves ou plus.Les enfants les plus exposés sont ceux âgés de 0 à 4 ans, vivant dans des zones rurales, handicapés, déplacés, réfugiés ou autochtones.L'assainissement est le domaine dans lequel les privations graves sont les plus fréquentes, 65 % des enfants n'ayant pas accès à des toilettes dans les pays à faible revenu.

C'est également le cas de 26 % et 11 % des enfants vivant respectivement dans les pays à revenu intermédiaire inférieur et supérieur. Le manque d'installations sanitaires adéquates augmente le risque d'exposition des enfants aux maladies.Malgré ces chiffres inquiétants, l'UNICEF estime que des progrès peuvent encore être réalisés pour mettre fin à la pauvreté des enfants.La Tanzanie, par exemple, a réussi à réduire la pauvreté multidimensionnelle des enfants de 46 points de pourcentage entre 2000 et 2023, en partie grâce à l'aide financière du gouvernement, qui a permis aux ménages pauvres de prendre leurs propres décisions financières.

Dans les 37 pays riches analysés par le rapport, la pauvreté a diminué en moyenne de 2,5 % entre 2013 et 2023. 

Cependant, l'agence des Nations unies observe une stagnation, voire un recul des progrès dans de nombreux cas. En France, au Royaume-Uni et en Suisse, par exemple, la pauvreté infantile a augmenté de plus de 20 %.

La publication de ce rapport intervient à un moment où de nombreux gouvernements à travers le monde procèdent à des coupes dans l'aide étrangère.Selon The Lancet, la baisse du financement de l'aide au développement pourrait causer 4,5 millions de décès d'enfants de moins de 5 ans d'ici 2030. Parallèlement, l'UNICEF a récemment estimé que six millions d'enfants supplémentaires risquent de ne pas être scolarisés d'ici l'année prochaine en raison de cette situation

.« Les besoins fondamentaux d'un trop grand nombre d'enfants n'étaient déjà pas satisfaits avant même que la crise internationale du financement ne menace d'aggraver la situation. Ce n'est pas le moment d'abandonner, mais plutôt de s'appuyer sur les progrès réalisés pour les enfants au prix d'un travail acharné », a fait valoir Catherine Russell.

-0- PANA MA/BAI/JSG  20Nov2025