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Talon contre le harcèlement du personnel féminin de l’administration publique

 Cotonou, Bénin (PANA) - Le président béninois, Patrice Talon s’est insurgé mardi soir contre le harcèlement dont sont victimes certaines femmes de l’administration publique, suite à la dénonciation faite par une journaliste de l’Office de radiodiffusion et de télévision du Bénin (ORTB-audiovisuel public).

« …J’ai tenu, ce mardi 5 mai 2020, une séance de travail avec les responsables de l’ Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB), certains membres de mon gouvernement dont le Ministre de la Communication et Mme Angela Kpeidja suite à sa dénonciation de faits graves dont elle aurait victime », a –t-il écrit sur sa page facebook, à l’issu de la rencontre.

« Je me suis intéressé au sujet, convaincu que de nombreuses femmes béninoises, dans le cadre de leur travail, peuvent être sujettes à ces pratiques répréhensibles. En effet, dans la société moderne que s’emploie à bâtir au quotidien notre Gouvernement avec l'ensemble du peuple béninois, les pratiques liées aux harcèlements, aux violences basées sur le genre, ne doivent pas avoir droit de cité et ne doivent pas rester impunies », a –t-il fustigé.

Il rassure que le gouvernement engagera des actions hardies en vue d’assurer une meilleure protection aux femmes afin de les encourager à briser la loi de l’omerta, et promet que des conditions idoines seront offertes aux victimes afin qu’elles puissent faire entendre, dénoncer leurs bourreaux pour que justice leur soit faite.

Pour le président béninois, l’acte posé par la journaliste sera « le déclencheur d’une aube nouvelle pour faire en sorte que les victimes d'abus à caractère sexuel soient mieux protégées dans notre pays ».

Il invite les responsables de l’office et l’ensemble des administrations publiques et privées du Bénin à tout mettre en œuvre pour que les faits allégués n'aient pas droit de cité.

Vendredi dernier, journée internationale du travail, la journaliste spécialiste en santé s’est défoulée sur sa page facebook contre les abus dont elle serait l’objet au niveau de l’office qui l’emploie.

« J'ai failli.. Non je l'ai fait mais je reviens encore plus forte. Ça m'a rongé toute la journée puis j'ai décidé de mettre les pieds dans les plats. Tant pis … cinquième fête disent-ils de travail, alors même que le travail, dans mon milieu est totalement décousu. Le harcèlement sexuel en milieu de travail, même à mon âge a encore droit de cité avec des humiliations de tout genre y compris la baisse de l'estime de soi », a –t-elle écrit.

Poursuivant son réquisitoire, elle se désole : « …et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous chefs … le plus grave, c’est qu’il y a un manque de solidarité notoire entre les femmes de l’office pour conjurer le mal… et dire qu’il y a des femmes parmi nous qui se laissent faire. Viol, harcèlement moral et sexuel …j'en ai marre. Dites-moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration? » .

Ce post a suscité la réaction de gens pro ou contre la dénonciation.

Si pour certains, il faut avoir du courage et de la détermination pour dire tout haut un mal qui ruine les entreprises aussi bien publiques que privées, d’autres s’en indignent et dénigrent même la journaliste.

 

-0- PANA IT/TBM 06mai2020