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Sept candidatures confirmées et un retrait volontaire à la veille de l'élection présidentielle au Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) - Sept dossiers complets étaient déjà parvenus, jeudi, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dans une liste d’une dizaine de candidats déclarés à l’élection présidentielle du 20 mai prochain au Burundi, a-t-on dénombré au dernier jour de cette opération encore marquée par un retrait volontaire de la course.

 

Au départ, 15 partis politiques séparés, 11 autres coalisés et deux Indépendants avaient annoncé leur participation aux élections générales qui commenceront par la présidentielle, couplée aux législatives et aux municipales, le même jour du 20 mai, avec la participation de  5.126.351 d'électeurs.  

 

Jeudi, le candidat du Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU, vainqueur des premières élections pluralistes de 1992), Léonce Ngendakumana, a été le septième candidat déclaré à déposer son dossier à la CENI.

 

Le candidat du pouvoir, le général à la retraite, Evariste Ndayishimiye, avait été le premier à déposer son dossier dès l’ouverture des opérations, le 25 février dernier.

 

Le chef de file de l’opposition et leader du Congrès national pour la liberté (CNL), Agathon Rwasa, lui a emboîté le pas, dès le lendemain.

 

Tous les trois candidats sont issus de l'ethnie majoritaire des Hutu qui domine la scène politique nationale depuis les premières élections pluralistes au suffrage universel direct de 1992.

 

Du côté de la minorité Tutsi, c’est le premier vice-président de la République sortant, Gaston Sindimwo, qui avait déposé, en troisième lieu, le dossier de candidature, sous la bannière de l’Unité pour le progrès national (UPRONA, ex-parti unique de 1962 à 1992).

 

Le leader du Front national pour la libération (FNL, mouvance présidentielle), Jacques Bigirimana, s’est aussi déjà acquitté du dossier de candidature.

 

Deux autres dossiers d’Indépendants sont également déjà parvenus à la CENI de la part d’un prédicateur protestant, Dieudonné Nahimana, et d’un activiste de la société civile, Francis Rohero.

 

La participation à l’élection présidentielle est assujettie au versement d’une caution bancaire jugée "exorbitante" de 30 millions de francs burundais (près de 16.000 dollars américains) de la part de ceux qui tardent à réunir le dossier complet de candidature.

 

Le montant était de moitié inférieure lors de la présidentielle de 2015 et sa majoration vise à limiter les candidatures "fantaisistes" ou de "publicité".

 

La caution n'est, par ailleurs, totalement remboursable qu'en cas d’irrecevabilité de la candidature, ou alors si le candidat obtient « au moins 5% » des suffrages exprimés au premier tour.

 

Le retrait volontaire oblige plutôt le candidat à rembourser les coûts administratifs engagés par la CENI.

 

Par ailleurs, le candidat doit encore annexer au dossier une liste de 200 signatures d’un groupe de parrainage, formé "en tenant compte des composantes ethniques et de genre". Ce groupe doit "revêtir un caractère national".

 

Les membres du groupe de parrainage doivent encore réunir, eux-mêmes, les "conditions de fond requises" pour l’éligibilité aux élections législatives.

 

C’est dans ce contexte que le responsable d’une aile dissidente du FRODEBU, Kefa Nibizi a annoncé, jeudi, son retrait de la course à la présidentielle.

 

De son côté, le porte-parole de la CENI, Philippe Nzobonariba, est venu annoncer la prolongation des délais de dépôt des dossiers de candidature aux seules élections municipales, jusqu’au 10 mars prochain.

 

Il s’agit d’une réponse aux doléances des partenaires électoraux qui ont fait état des difficultés à réunir toutes les 16 pièces administratives éparpillées du dossier dans les délais initialement prévus, a-t-il justifié.

-0- PANA FB/IS 05mars2020