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Sénégal : Les syndicalistes du SUDES dénoncent des conditions d'enseignement inacceptables à l'université de Ziguinchor

Ziguinchor, Sénégal (PANA) - Les responsables du Syndicat unitaire démocratique des enseignants du Sénégal de l’enseignement supérieur (SUDES/ESR) ont exprimé leur ras-le-bol, ce jeudi à Ziguinchor au cours d'une conférence de presse, par rapport aux conditions de travail des enseignants-chercheurs de l’université Assane Seck de Ziguinchor.

Selon Oumar Dia, secrétaire général national du SUDES, la situation est plus qu’inquiétante actuellement au niveau de cet institut qui se trouve dans une passe très difficile.

‘’Le SUDES est au regret de constater que les enseignants-chercheurs ne sont pas mis dans les conditions leur permettant de bien travailler. La situation est proprement inquiétante. D’ailleurs, le premier indicateur de cette déshérence est le fait que, dés qu’ils en ont l’occasion, les enseignants-chercheurs recrutés à Ziguinchor partent dans les autres universités publiques de ce pays, voire s’expatrient’’, relève-t-il, soulignant que le premier point de faiblesse de l’université de Ziguinchor est son budget.

‘’L’un des premiers points à souligner est la faiblesse particulière du budget de l’université Assane Seck. Ce budget n’est que de 4,9 milliards de F CFA pour plus de 5 000 étudiants. Or, cette université est la seule du Sud du pays et elle a une vocation sous-régionale. En plus, étant donné que cette université manque de personnel, elle doit faire venir par avion des vacataires, ce qui grève encore plus son budget’’, renseigne-t-il, avant d’indiquer que l’Etat du Sénégal doit faire un effort sur ce plan pour permettre le désenclavement de la zone Sud et assurer la pérennité de cette institution importante pour la carte université du Sénégal.

‘’Ce qui est particulièrement consternant à l’université de Ziguinchor, c’est l’incapacité de l’Etat à achever des travaux qui auraient dû être terminés depuis dix ans. Le seul amphithéâtre actuel est dans un état de délabrement très avancé. L’amphithéâtre modulable de 700 places qui devait être réceptionné en 2017-2018 ne l’est pas, le cahier des charges n’ayant pas été respecté. L’on observe d’ailleurs ici un poids deux mesures en défaveur de Ziguinchor : ses sœurs jumelles de Thiès et Bambey ont bien réceptionné leurs infrastructures’’, a-t-il martelé.

‘’Le SUDES/ESR aimerait, d’ailleurs, solennellement attirer l’attention de la communauté nationale sur ces situations aberrantes qui font qu’on semble se permettre à Ziguinchor des choses que l’on ne se permet pas nécessairement dans le reste du pays. L’entreprise SATAR, par exemple, a gagné ici un nouveau marché très important alors qu’il n’arrivait pas à acheminer du ciment pour construire un amphithéâtre dont la livraison était prévue en 2009. L’on peut soupçonner que ce marché subséquent n’a pas été attribué de manière transparente et l’on devrait ouvrir une enquête pour faire la lumière dessus. Pour éviter qu’à l’avenir les marchés publics concernant les universités connaissent un tel sort, le SUDES/ESR exige d’être associé aux commissions des marchés concernant les universités publiques’’, a-t-il tempêté.

Les syndicalistes accusent, par ailleurs, le Recteur de l’université Assane Seck d’avoir orchestré le choix de l’actuel vice-recteur en bafouant la loi en la matière et de faire gérer la salle des professeurs par les responsables du Syndicat autonome des enseignants du Supérieur (SAES) de Ziguinchor.

Balayant ces accusations d’un revers de main, le Recteur Courfia Diawara a relevé que le choix du vice-recteur s’est fait en se basant sur l’ancienne loi, la nouvelle n’étant pas encore entrée en vigueur, et que la gestion de la salle des professeurs est assurée par le vice-recteur et non par le SAES.

-0- PANA MAD/IS/SOC 10janv2019