Agence Panafricaine d'information

Selon le CPJ, 25 journalistes tués en 2019 et la Syrie et le Mexique sont les pays les plus meurtriers

Banjul, Gambie (PANA) - Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organe de surveillance de la liberté de la presse dans le monde, a publié, mardi, dans son dernier rapport, 25 journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions entre le 1er janvier et le 13 décembre.

 

Selon le CPJ, alors que les conflits et les meurtres en représailles diminuent, le nombre total de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions a fortement diminué, la Syrie et le Mexique arrivant en tête de la liste des "pays les plus meurtriers pour les journalistes en 2019".

 

"Le nombre de journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions est tombé en 2019 à son plus bas niveau en 17 ans, avec la stabilisation des graves conflits régionaux et le nombre de journalistes assassinés en représailles de leurs reportages est le plus bas depuis que le CPJ a commencé à suivre la situation", indique son rapport annuel.

 

"Au moins 25 journalistes ont été tués en 2019, le chiffre le plus bas depuis 2002, année où au moins 21 journalistes ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. Près de la moitié des journalistes inscrits sur la liste cette année ont été tués en Syrie et au Mexique, avec respectivement sept et cinq cas".

 

"Le nombre de morts en Syrie, où au moins 134 journalistes ont été tués pendant la guerre, a diminué depuis le chiffre record de 31 enregistré en 2012. L'équipe d'intervention d'urgence du CPJ fournit activement des conseils pratiques en matière de sécurité et aide les journalistes en détresse dans le pays’’.

 

Le CPJ a constaté que le nombre de journalistes accusés d'assassinat, au moins 10, est le plus faible de ses rapports annuels, qui remontent à 1992.

 

Ce déclin mondial s'inscrit dans un contexte d'attention mondiale sans précédent sur la question de l'impunité des assassinats de journalistes, due en grande partie à des affaires récentes très médiatisées qui continuent de se répercuter, notamment le journaliste saoudien Jamal Khashoggi et la journaliste d'investigation Daphné Caruana Galizia à Malte.

 

Le CPJ n'a cessé de prôner la responsabilisation dans les deux cas, en maintenant la pression sur les autorités maltaises pour qu'elles demandent justice pour Caruana Galizia et par le biais de la campagne #JusticeForJamal.

 

"La diminution du nombre de journalistes tués est bien appréciée après des années d'escalade de la violence et renforce notre détermination à lutter contre l'impunité et à faire de notre mieux pour assurer la sécurité des journalistes", a déclaré Joel Simon, directeur exécutif du CPJ.

 

"Cela ne doit pas être un motif de complaisance. La triste réalité est que les ennemis de la liberté de la presse disposent de nombreux outils, dont l'emprisonnement, les menaces juridiques, le harcèlement en ligne et les technologies de surveillance de plus en plus sophistiquées.

 

Entre-temps, le rapport du CPJ note qu'il est impossible de déterminer si les meurtres de Khashoggi et de Caruana Galizia - et leurs conséquences - ont eu un effet dissuasif sur d’éventuels meurtriers.

 

Le Mexique, où la moitié des meurtres de cette année ont eu lieu, est l'un des endroits où les efforts de lutte contre l'impunité semblent n'avoir eu aucun effet.

 

Le CPJ a longtemps cherché à lutter contre l'impunité au Mexique et, en juin, il a tenu un sommet sur la liberté de la presse à Mexico pour discuter des solutions à la crise, appelant le président Andrés Manuel López Obrador à faire de la liberté de la presse une priorité.

 

La base de données du CPJ sur les journalistes tués en 2019 comprend des capsules sur chaque victime et des filtres pour examiner les tendances des données.

 

L'organe de défense de la liberté de la presse n'examine une affaire liée au travail que lorsque son personnel est raisonnablement certain qu'un journaliste a été tué en représailles directes de son travail, dans des tirs croisés liés au combat ou dans l'exercice d'une mission dangereuse.

-0- PANA MLJ/RA/ASA/IS 17déc2019