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Reprise des pourparlers militaires inter-libyens à Genève pour la seconde journée avec l'espoir d'une consolidation du cessez-le feu

Tripoli, Libye (PANA) - Les pourparlers inter-libyens dans le cadre de la Commission militaire conjointe 5+5 sous les auspices de la Mission d'Appui des Nations Unies en Libye (MANUL) ont repris, mardi, pour la seconde journée consécutive à Genève, en Suisse, nourrissant l'espoir de la consolidation de la confiance entre les représentants des parties au conflits en Libye en vue de la consolidation du cessez-le-feu, de la paix et de la stabilité dans le pays.

 

Le quatrième cycle des réunions de la Commission militaire conjointe l'une des trois pistes de dialogue inter-libyen issue des résultats de la Conférence de Berlin a repris, lundi, dans la capitale Suisse au palais des Nations Unies et se poursuivra jusqu'à samedi, destiné à parvenir à un cessez-le-feu permanent dans le pays.

 

Les images diffusées, ce mardi, par la Mission d'Appui des Nations Unies de l'arrivée des délégués des deux camps représentés par cinq officiers supérieurs du gouvernement d'union nationale et cinq officiers supérieurs des forces de l'armée nationale libyenne dirigée par Haftar, laissant présage une bonne ambiance d'autant plus que c'est la première fois que les rencontres se font directement sans interposition de l'ONU.

 

Tout le défi consiste à parvenir à l'installation de la confiance entre les deux camps afin de pouvoir surmonter les difficultés et transcender les divergences pour l'intérêt du pays et de l'ensemble des Libyens qui sont lassés du conflit qui a duré plus de neuf ans, ont estimé les observateurs de la scène libyenne.

 

C'est consciente de ces difficultés que la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l'ONU et cheffe de la MANUL, Stephanie Williams, a mis l'accent sur l'importance de la réussite des pourparlers pour encourager les deux autres pistes du dialogue inter-libyen issu du processus de Berlin, à savoir l'économie et la politique.

 

L'envoyée spéciale des Nations Unies en Libye, Stephanie Williams, a appelé, lundi, à ouvrir les points de passage entre les villes, à libérer les détenus et à lever les obstacles à l'aide à la Libye, exhortant également les deux parties au conflit à ne pas permettre à des parties extérieures de prolonger le conflit.

 

Dans son discours lors de la séance inaugurale devant la Commission militaire conjointe 5 + 5, qui est formée de 5 responsables militaires des deux côtés du conflit en Libye, qui a entamé un nouveau cycle de pourparlers directs dans la ville suisse de Genève, Mme Williams a formulé l'espoir que ces négociations directes ouvrent la voie à un cessez-le-feu permanent et conduisent à un règlement global pour mettre fin au conflit et à la désintégration à l'intérieur du pays.

 

Elle a souligné la nécessité que le cycle actuel discutera des mesures de confiance entre les deux parties au conflit en Libye.

 

Lundi, l'Italie a annoncé son soutien au lancement des négociations de la Commission militaire mixte 5 + 5 à Genève sous les auspices des Nations Unies, se félicitant par le biais du ministère des Affaires étrangères de la participation des délégations des deux parties aux négociations visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu permanent.

 

L'ambassadeur d'Allemagne en Libye, Oliver Owcza, a, pour sa part, salué le début des pourparlers militaires 5 + 5 à Genève, en Suisse, écrivant dans un tweet que ces pourparlers représentaient un tournant crucial.

 

Il a appelé toutes les parties à les saisir et à négocier un cessez-le-feu global et durable.

 

La reprise de ces pourparlers de la Commission militaire mixte a été favorisée par l'accélération du processus politique en Libye qu'a connu ces derniers mois, avec une série d'événements depuis la proclamation du cessez-le-feu informel le 21 août, à l'annonce par le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale, Fayez Al-Sarraj, de son intention de démissionner.

 

Il faut y ajouter les rencontres inter-libyennes de Bouznika au Maroc, de Montreux en Suisse et Hurghada en Egypte ayant permis l'annonce de la reprise des pourparlers politiques inclusifs prévus en novembre en Tunisie sous les auspices des Nations Unies.

 

La possibilité de parvenir à un accord de cessez-le-feu permanent en Libye au terme de ces discussions à Genève sont grandes, selon les analystes politiques qui ont noté un ras-le bol généralisé des Libyens à l'égard de la guerre et de l'insécurité ayant détérioré les conditions de vie des citoyens qui ne supportent plus de souffrir davantage.

 

Toutefois, ces mêmes analystes nourrissent les craintes que les ingérences étrangères qui persistent avec les sponsors des deux camps, à savoir la Turquie pour le gouvernement d'union nationale et le Qatar, ainsi que les Emirats, la Russie et l'Egypte pour Haftar ne compromettent tout arrangement susceptible de perturber la réalisation de leurs intérêts.

 

En effet, le déversement des armes continuent à arriver de part et d'autre des parties en conflit tout comme les mobilisations ce qui est de nature à fragiliser tout cessez-le-feu.

 

La seule chose qui peut constituer une garantie et un rempart assurant une fin durable de ce conflit est la volonté des Libyens eux-mêmes de prendre en considération les aspirations de leurs concitoyens qui rêvent de paix, de stabilité et de réconciliation pour bâtir un nouvel Etat civil fondé sur les institutions et garantissant l'alternance pacifique au pouvoir.

-0- PANA BY/IS 20oct2020