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Mohamed Siala dévoile un rejet de la Ligue arabe d'une requête de réunion des ministres des Affaires étrangères sur la Libye

Tripoli, Libye (PANA) - La Ligue arabe a rejeté une demande de réunion d'urgence sur la Libye au niveau des ministres des Affaires étrangères, a révélé le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale, Mohamed Siala, au moment où l'escalade militaire fait rage près de Tripoli depuis plus de quatre mois, dans un contexte marqué par une impasse dans le processus politique.

Cité par le journal Afrigatenews mardi, M. Siala a déclaré, dans une intervention devant des membres de la Chambre des représentants (Parlement) siégeant à Tripoli, capitale du pays, que huit pays, sans les nommer, se sont opposés à la tenue d'une réunion d'urgence de la Ligue des États arabes pour discuter de la situation en Libye, soulignant que les pays qui ont soutenu la position du ministère des Affaires étrangères dans la Ligue arabe sont la Tunisie, l'Algérie et le Qatar.

Le Parlement libyen est en proie à une scission depuis l'offensive militaire lancée par l'Armée nationale libyenne commandée par le maréchal Haftar le 4 avril dernier pour prendre la capitale libyenne, siège du Gouvernement d'union nationale présidé par Fayez al-Sarraj, avec l'installation d'une cinquantaine de députés dissidents à Tripoli où ils tiennent des réunions.

Le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Siala, a accusé d'un côté la France de bloquer la publication d'une déclaration de l'Union européenne (UE) sur la Libye, affirmant que le ministère français des Affaires étrangères avait récemment promis de répondre à la question de la Libye sur les missiles Javelin, alors que la réponse du ministère français des Armées sur les missiles Javelin n'est ni objective, ni convaincante.

Le 27 juin dernier, les forces loyales au Gouvernement d'union nationale ont découvert dans un camp de Haftar, à la faveur de la reprise de la ville stratégique de Ghariane (80 km sud-ouest de Tripoli), des missiles portatifs antichars de type Javelin de fabrication américaine dont la France a, par la suite, sous l'effet des révélation de la presse américaine, reconnu leur appartenance à l'Armée française, indiquant qu'ils sont "hors d'usage et inactifs et n'ont jamais été détenus par  des Libyens".

Le ministre libyen des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale, Mohamed Siala, a demandé à son homologue français, Jean-Yves Le Drian, "des précisions sur le mécanisme par lequel des armes françaises trouvées à Ghariane sont parvenues aux forces du maréchal Haftar et à quel moment elles ont été expédiées et comment".

M. Siala a ajouté devant les députés libyens que les États-unis et la France avaient clairement différé la condamnation du bombardement du Centre d'hébergement de migrants par le Conseil de sécurité des Nations unies, soulignant que la seule déclaration faite par le Conseil de sécurité sur la Libye était sous la pression internationale en raison du bombardement de migrants à Tajoura, banlieue-est de Tripoli le 2 juillet.

"La position de la Chine sur la scène libyenne est prudente et sera influencée par la position russe qui adopte une posture d'intermédiaire pour le retour au processus politique et le ministre de l'Intérieur se rendra bientôt à Moscou", a-t-il dit.

L'impasse règne de nouveau au plan politique en Libye. L'initiative politique de sortie de crise du président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, présentée le 16 juin, n'a pas obtenu l'adhésion suffisante, et peine à susciter un engouement du camp adverse, qui semble privilégier l'option militaire.

-0-PANA BY/BEH/SOC 16juil2019