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Les inondations à Gaza, dernière catastrophe en date pour les Palestiniens désespérés

Le Caire, Egypte (PANA) - De fortes pluies ont créé une nouvelle misère à Gaza, alors que les humanitaires de l'ONU ont réitéré jeudi leurs profondes inquiétudes quant à la détérioration de la situation sanitaire, au milieu des bombardements israéliens et des combats avec les groupes armés palestiniens.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a déclaré que de nombreuses zones de l'enclave ont été inondées, "aggravant la lutte des Palestiniens déplacés", tandis que le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, devait informer les journalistes à Genève sur la situation jeudi, à la suite de sa dernière visite à Gaza.

Près de 1,9 million de personnes dans l'enclave ont été déracinées par la violence et plus de la moitié d'entre elles s'est réfugiée dans la ville méridionale de Rafah.

Les abris de l'Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient dans le Sud de la bande de Gaza sont neuf fois supérieurs à leur capacité et de nombreuses personnes vivent en plein air, exposées aux conditions météorologiques difficiles, ou dans des abris de fortune, selon un communiqué de l'ONU.

L'OCHA a déclaré que dans les abris surpeuplés, les eaux usées ne peuvent pas être gérées. Combinées aux inondations et à l'accumulation de déchets, ces conditions ont attiré les insectes, les moustiques et les rats, aggravant encore les risques de propagation des maladies.

En début de semaine, les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré avoir recensé 360 000 cas de maladies infectieuses dans les abris, et que les chiffres réels pourraient être plus élevés.

Par ailleurs mercredi, les partenaires humanitaires qui fournissent de l'eau, des installations sanitaires et une aide à l'hygiène à la population de Gaza ont fait état d'un besoin urgent de matériaux de construction pour réparer les canalisations d'eau endommagées. 

"L'incapacité à effectuer les réparations pourrait entraîner une coupure d'eau dans certaines zones au sud de la bande de Gaza", a déclaré l'OCHA.

L'hôpital Kamal Adwan, à Beit Lahiya, au nord de la ville de Gaza, a été investi par les troupes israéliennes mercredi pour la deuxième journée consécutive, a déclaré OCHA, "avec des rapports d'arrestations massives et de mauvais traitements des personnes qu'ils ont détenues". 

Selon l'OCHA, cinq médecins et l'ensemble du personnel féminin détenus la veille ont été libérés, mais le directeur de l'hôpital et quelque 70 autres membres du personnel médical "restent détenus dans un lieu inconnu à l'extérieur de l'hôpital". L'Organisation mondiale de la santé (OMS) des Nations unies a exprimé son inquiétude au sujet de la descente de police et a demandé instamment la protection des patients et du personnel à l'intérieur de l'hôpital.

Des experts indépendants des droits de l'homme nommés par l'ONU ont tiré la sonnette d'alarme jeudi sur les "conséquences tragiques" du conflit pour les femmes et les jeunes filles dans les territoires palestiniens occupés et en Israël. 

Les experts, dont des membres du groupe de travail sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles, ont exprimé leur vive inquiétude face à la prise d'otages de femmes et de filles israéliennes par le Hamas lors de ses attaques du 7 octobre. 

Les experts ont également déploré l'impact désastreux du conflit sur la santé, l'éducation et les moyens de subsistance des femmes et des filles dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre, 2 784 femmes de Gaza sont devenues veuves ou chefs de famille.

Les experts indépendants nommés par l'ONU tiennent leur mandat du Conseil des droits de l'homme et ne sont pas des membres du personnel de l'ONU; ils ne sont pas rémunérés pour leur travail.

-0- PANA MA /BAI/JSG/SOC 15déc2023