Les élections en Guinée-Bissau ont été pacifiques et ordonnées, malgré des difficultés initiales, selon la CEDEAO
Bissau, Guinée-Bissau (PANA) – La Mission d’observation de la CEDEAO (MOE) a déclaré que les élections législatives et présidentielles du 23 novembre en Guinée-Bissau se sont déroulées “ de manière pacifique, ordonnée et professionnelle… malgré quelques problèmes d’organisation et de mise en place constatés initialement ”.
“Au vu de ce qui précède, la Mission félicite les électeurs et les responsables des élections pour leur détermination, leur comportement pacifique et leur professionnalisme dans l’exercice de leurs devoirs et obligations patriotiques ”, a-t-elle indiqué dans sa déclaration préliminaire publiée à Bissau lundi.
“ La Mission félicite également le Gouvernement et les autorités du pays pour leurs efforts visant à renforcer et à consolider la démocratie et l’appropriation nationale par le financement autonome de l’ensemble du processus électoral. ”
Alors que le dépouillement des votes et la compilation des résultats se poursuivent avant l'annonce des résultats par la Commission électorale nationale (CNE), les équipes de campagne des deux principaux candidats à la présidentielle, le président sortant Umaro Sissoco Embalo, 53 ans, candidat à sa réélection, et le candidat de l'opposition Fernando Dias, 47 ans, revendiquent tous deux la victoire.
La mission de la CEDEAO, forte de 135 membres et dirigée par l'ambassadeur Baba Kamara, ancien haut-commissaire du Ghana au Nigéria et auprès de la CEDEAO, et ancien conseiller à la sécurité nationale, a déclaré que dans 902 des 3 728 bureaux de vote couverts par les observateurs de la CEDEAO dans les principaux districts, “ le scrutin s'est déroulé dans le calme, l'ordre et la bonne organisation ”.
La déclaration signée par l'Ambassadeur Kamara et lue en son nom par l'Ambassadeur Abdel-Fatau Musah, Commissaire de la CEDEAO aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité, a constaté qu'à l'exception du candidat Embalo et de sa coalition, ainsi que du candidat indépendant Dias, la plupart des partis et autres candidats n'avaient pas d'agents dans la majorité des bureaux de vote observés, selon un communiqué de presse de la CEDEAO publié mercredi.
La Mission de la CEDEAO note que le processus électoral est entré dans une phase très délicate, celle du dépouillement des votes, les résultats préliminaires et définitifs devant être proclamés et validés.
Elle enjoint donc tous les candidats, partis politiques et coalitions à respecter scrupuleusement la législation en vigueur et à s'abstenir de diffuser ou d'annoncer prématurément des résultats non certifiés.
La Mission appelle toutes les parties prenantes à faire preuve de la plus grande patience et de la plus grande retenue dans l'attente de la proclamation des résultats officiels. Elle exhorte la Commission électorale nationale à œuvrer avec diligence et célérité pour garantir la publication rapide des résultats et éviter toute tension.
Le communiqué souligne que la période précédant les élections de novembre avait été marquée par de multiples problèmes sécuritaires, politiques et institutionnels, notamment l'interruption à deux reprises en moins de deux ans du mandat du Parlement de 102 membres, suite à des dissolutions : en mai 2022 et en décembre 2023, cette dernière étant intervenue moins de six mois après l'entrée en fonction de la nouvelle législature.
Le communiqué rappelle également la controverse concernant la date de fin du mandat du président en exercice, l'opposition affirmant que son mandat s'achevait le 27 février 2025, puisqu'il avait prêté serment le 27 février 2020 pour un mandat de cinq ans.
Dans leurs déclarations préliminaires, lues au même endroit, le chef de la mission d’observation de l’Union africaine, l’ancien président du Mozambique, Filipe Jacinto Nyusi, ses homologues de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), le lieutenant-général Luis Diogo de Carvalho, et du groupe des 20 pays touchés par le conflit (G7+), Christina Mitini, ont fait écho aux observations et aux appréciations exprimés par la mission de la CEDEAO.
La Constitution de Guinée-Bissau accorde à la commission électorale un délai de sept à dix jours pour annoncer les résultats définitifs des élections.
Les sièges parlementaires sont attribués au scrutin proportionnel, selon lequel les candidats ou les coalitions sont représentés de manière proportionnelle. Un candidat à la présidence doit obtenir la majorité absolue des voix (50 % + 1) pour être élu.
Dans le cas contraire, les deux candidats arrivés en tête s'affrontent lors d'un second tour trois semaines après le premier scrutin, conformément au système semi-présidentiel du pays, où le président partage le pouvoir politique avec le Premier ministre.
-0- PANA MA/NFB/JSG 26nov2025




