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Les dirigeants de la CEDEAO insistent pour que la junte malienne ait un leader civil pour assurer la transition

Accra, Ghana (PANA) - La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a insisté mardi sur le fait que la junte militaire au Mali accepte ses conditions, notamment la présence d'un chef civil pour la transition, pour que les sanctions soient levées.

Une réunion consultative d'une journée sur le Mali, tenue à la loge présidentielle de Peduase, juste à la sortie d'Accra, n'a pas permis de prendre de décision, mais le président de la CEDEAO, le président du Ghana Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a déclaré que le chef de la junte, le colonel Assimi Goita, consultera ses collègues sur les questions soulevées.

"Le point de vue de la CEDEAO est que les questions qui ont été soulevées devraient être traitées en termes de jours et non de semaines afin que nous puissions commencer le processus de normalisation de la situation au Mali", a déclaré le président Akufo-Addo aux journalistes.

Il a ajouté que le médiateur de la CEDEAO au Mali, l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan, se rendra à Bamako dans une semaine pour évaluer la situation, après quoi les sanctions seront levées lorsque la junte aura rempli les conditions.

La junte militaire n'a pas respecté la date limite du 15 septembre fixée par la CEDEAO pour la mise en place d'un gouvernement civil.

Dans son discours d'ouverture, le président Akufo-Addo a déclaré qu'il est nécessaire de "mettre un point final aux discussions sur le Mali", et a ajouté  que "nous ne pouvons pas nous permettre de retarder la mise en place d'un gouvernement responsable au Mali" après le coup d'État du 18 août qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita.

"Les terroristes profitent de la situation au Mali et font preuve d'une grande souplesse", a déclaré le dirigeant ghanéen.

La junte malienne, le Comité national pour le salut du peuple (CNPS), a organisé une consultation nationale de trois jours sur la transition qui s'est terminée samedi dernier par l'adoption d'une charte de la transition et d'une feuille de route en vertu de laquelle le Mali aura un gouvernement de transition pendant 18 mois.

Il a déclaré que le gouvernement de transition aurait, entre autres, un vice-président, un maximum de 25 ministres, un conseil qui sera l'organe législatif composé de 121 membres issus des forces de défense et de sécurité et de tous les secteurs du pays.

Cependant, le principal mouvement d'opposition, le 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), dont les manifestations persistantes contre le président Keita ont déclenché le coup d'État, s'est dissocié de la Charte finale de la transition, affirmant que les conclusions ne reflètent pas les vues et les aspirations du peuple.

Le M5-RFP a déclaré que le document final produit à l’issue de la réunion ne reconnaît notamment pas son rôle et les martyrs de la lutte pour le changement du peuple malien.

"La volonté de s'emparer du pouvoir et de le confisquer au profit du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir le 18 août, ne peut justifier les méthodes utilisées, qui affaiblissent le processus de transition", a déclaré le communiqué.

-0- PANA MA/VAO/ASA/TBM 15sept2020