Agence Panafricaine d'information

Le sommet de l'UA présente une feuille de route pour l'exploitation d'une richesse naturelle estimée à 2 800 milliards de dollars

Gaborone, Botswana (PANA) – La Commission de l'Union africaine (CUA) a exhorté les pays du continent à cesser «d'exporter des emplois ailleurs» et à exploiter rapidement leur richesse naturelle estimée à 2 800 milliards de dollars, qui pourrait générer 6 800 milliards de dollars de produit intérieur brut.

 

L'UA aborde la nécessité de préserver l'environnement comme une étape vers l'enrichissement du réveil des ressources naturelles du continent, qui devrait être suivie d'une série de mesures visant à positionner les richesses naturelles telles que les diamants et l'or comme de grandes marques internationales.

 

«Nous voulons que nos ressources naturelles aient une valeur réelle », a déclaré Harsen Nyambe, directeur de l'économie bleue et du développement durable à l'Union africaine, en référence aux faibles revenus tirés des exportations massives d'or, de diamants et de bijoux de l'Afrique vers le reste du monde.

 

L'UA exhorte les pays dont les dirigeants participent au tout premier Sommet africain sur la biodiversité à procéder à une évaluation correcte de leurs richesses naturelles afin de développer une perspective financière claire de leurs richesses naturelles cachées et de commercialiser correctement leurs produits.

 

Il est temps que nous établissions des cartes claires indiquant l'origine des diamants et, plus important encore, que nous réduisions le nombre de co-marques, que nous positionnions nos produits et que nous travaillions à l'élaboration de programmes garantissant la durabilité de nos efforts de conservation afin qu'ils puissent s'autofinancer.

 

Selon les experts de la CUA, les partenariats privés et publics devraient se concentrer sur l'amélioration de l'accès à des sources de financement innovantes pour la conservation de la biodiversité.

 

Outre la nécessité de développer les capacités de production locales pour les produits minéraux locaux, le continent devrait également mettre davantage l'accent sur la bioéconomie, en se concentrant plus particulièrement sur le développement de la pêche, de la science et de la technologie, ainsi que de l'innovation dans le domaine des soins de santé.

 

Une étude sur les avantages équitables qui pourraient être tirés d'un investissement réel dans la capacité de biodiversité de l'Afrique en Afrique du Sud a montré que ce secteur à lui seul a créé 1,5 million d'emplois. Il a contribué à hauteur de 438 milliards de dollars américains aux services écosystémiques, c'est-à-dire la valeur que les humains tirent des investissements dans la conservation de la biodiversité, tels que l'air pur, l'eau, la nourriture et la lutte contre les inondations.

 

A l'avenir, l'UA prévoit de s'orienter vers des mécanismes de financement durables. Cela impliquerait notamment que l'UA définisse mieux les systèmes de financement des infrastructures durables, qui soutiendraient des projets respectueux de l'environnement dans les villes africaines.

 

Les idées fondamentales comprennent la construction d'infrastructures qui répondent aux besoins de la population sans nuire à l'avenir, en utilisant des outils de financement verts tels que les obligations, et en équilibrant la croissance économique avec l'inclusion sociale et la protection de l'environnement. Les principaux mécanismes de financement comprennent la création de marchés d'obligations vertes, ainsi que la mise en place d'un plus grand nombre de produits financiers mixtes, qui permettent aux pays d'accéder à plusieurs programmes financiers différents regroupés en un seul.

 

Les experts ont proposé à l'UA de trouver un mécanisme qui rendrait les investissements dans l'agroforesterie et la conservation des châteaux d'eau récupérables et payables. Selon eux, les investissements dans la nature doivent être évalués en fonction de leur valeur financière.

 

Il est clair que la riche faune et flore de l'Afrique recèle des milliards de dollars à investir et des bénéfices encore à récolter, en raison de l'absence de mécanismes permettant de déterminer quels fonds entreraient et comment le continent pourrait attirer des capitaux étrangers sous forme d'investissements commerciaux dans la conservation.

 

L'UA affirme que 40 des 54 pays ont élaboré des cartes nationales de financement de la biodiversité, destinées à les aider à attirer des financements innovants de la part d'investisseurs privés par le biais d'obligations vertes, que les experts appellent désormais « ingénierie financière verte ».

 

Un montant colossal de 100 millions de dollars américains serait nécessaire pour investir dans le plan national de biodiversité de chaque pays, les gouvernements du continent étant tenus d'accorder des subventions aux investisseurs.

-0- PANA AO/MA/BAI/IS 04nov2025