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Le président du Conseil libyen salue la ZLECA comme une avancée continentale en dépit des défis

Tripoli, Libye (PANA) - La Zone de libre-échange continental africaine  (ZLECA) représente une avancée historique qui renforce l'intégration économique et ouvre de nouveaux horizons pour le développement durable pour le continent africain, a affirmé le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Manfi, assurant que le rapport présenté lors de ce sommet de coordination de l'Union africaine (UA) a fait état de progrès remarquables dans la mise en œuvre de cette initiative, mais des défis subsistent, notamment en matière de facilitation des échanges, de réduction des barrières non tarifaires et de renforcement des infrastructures.

 

Dans un discours lors de la septième réunion semestrielle de coordination entre l'Union africaine et les communautés et mécanismes économiques régionaux, dimanche à Malabo, en Guinée équatoriale, M. Al-Manfi dont le pays assure la présidence en exercice de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a indiqué l'Union Maghrébine réaffirme son engagement à soutenir la ZLECAF en renforçant la coopération commerciale entre les pays du Maghreb par le biais de ses institutions, de ses conseils sectoriels et des accords collectifs et bilatéraux, ainsi qu'en consolidant les liens économiques avec le reste du continent, selon un communiqué publié par le Bureau de presse du président du Conseil libyen.

 

A cet égard, il a appelé à accélérer la mise en œuvre des accords pertinents, en mettant l'accent sur le soutien aux pays les moins avancés afin de garantir leur accès équitable à cette zone commerciale, invitant également à donner la priorité à la planification, à la mise en œuvre et au financement des projets d'infrastructures entre les pays du continent, notamment les routes reliant les pays côtiers et enclavés, et les pipelines transcontinentaux pour le transport du pétrole, du gaz et de ses dérivés entre les pays exportateurs et consommateurs du continent, ainsi qu'entre les ports d'exportation et les marchés mondiaux, et les importations en provenance de ces derniers.

 

"Nos politiques nationales, régionales et continentales devraient privilégier la production de matières premières africaines afin de créer de la valeur ajoutée, contribuant ainsi à combler le déficit de financement et à réduire le besoin d'importer des matières premières manufacturées", a plaidé le responsable libyen dans son intervention.

 

Il a indiqué que l'accélération de la croissance de l'Afrique a été et continue d'être affectée par les évolutions géopolitiques et les tensions économiques et financières qui ont affecté et continuent d'affecter les marchés mondiaux, assurant que "l'Afrique, riche en ressources et en potentiel, est confrontée à des défis croissants, allant des déficits de financement et de sécurité alimentaire à la fracture technologique et numérique, en passant par l'intensification du changement climatique".

 

Le président du Conseil libyen a souligné "la nécessité et l'intérêt commun dans ce climat difficile et instable, conjugués à l'instabilité et aux conflits armés internes auxquels sont confrontés plusieurs de nos pays, ainsi qu'aux tensions entre plusieurs Etats membres de l'Union, requièrent la mise en place de mécanismes collectifs efficaces et actifs de médiation africaine, ainsi que de gestion des crises internationales, dont nous ne pouvons être isolés et dont nous ne pouvons ignorer les répercussions".

 

Dans ce contexte, il a indiqué que l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) appelle au renforcement de la solidarité africaine pour relever ces défis, en mettant l'accent sur le renforcement de nos propres capacités de gestion des crises, en accordant la plus haute importance au lancement d'institutions financières africaines et en unifiant nos positions concernant la restructuration des institutions financières internationales, du Conseil de sécurité des Nations Unies et de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

 

"Nous soulignons également l'importance de renforcer le rôle de l'Agence de développement de l'Union africaine (NEPAD) et de la Force africaine en attente pour garantir la sécurité et la stabilité, fondements de tout développement durable", a-t-il affirmé.

 

Le responsable libyen a indiqué que cette réunion intervient à un moment crucial pour discuter des principaux enjeux pour notre continent, de la Zone de libre-échange continentale africaine aux évolutions géopolitiques régionales et internationales qui pèsent sur les pays africains, notamment celles liées aux chaînes d'approvisionnement tout comme le rôle de l'Agence de développement de l'Union africaine (NEPAD) dans la promotion de l'intégration continentale et régionale, ainsi que la répartition des tâches entre les Etats membres, l'Union et les Communautés économiques régionales (CER).

 

Selon lui, l'AUDA-NEPAD demeure un pilier essentiel de la réalisation de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, assurant que ses efforts en matière de développement des infrastructures, de promotion d'une agriculture durable et de soutien à l'innovation technologique constituent des étapes cruciales vers l'intégration continentale.

 

Dans ce contexte, il a souligné que l'Union du Maghreb arabe réitère son soutien total à cette agence, assurant la nécessité de renforcer la coordination entre elle et les communautés économiques régionales et d'accorder une plus grande importance au renforcement des capacités humaines et économiques, notamment à la création d'une base industrielle pour les matières premières et les matériaux naturels produits en Afrique. 

 

"Une coopération étroite entre ces groupes et mécanismes contribuera à accélérer le développement et à renforcer la compétitivité de l'Afrique sur la scène mondiale", a-t-il soutenu.

 

Le président du Conseil libyen a indiqué que le principe de répartition des tâches entre les Etats membres, l'Union et les groupes régionaux constitue une avancée importante dans nos méthodes de travail collectives et conjointes, assurant qu'à son avis, le rapport présenté à ce sujet constitue une feuille de route pour améliorer l'efficacité et éviter les chevauchements d'efforts.

 

Il a indiqué que l'Union du Maghreb arabe appelle à renforcer cette répartition grâce à un cadre institutionnel clair définissant les rôles et les responsabilités, et prenant en compte les situations qui doivent être considérées comme des opportunités plutôt que des défis citant parmi ces situations, la duplication de l'appartenance à plusieurs groupes économiques régionaux voisins, comme c'est le cas de plusieurs pays de l'Union du Maghreb arabe et de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD). 
 

Ces situations peuvent être considérées, selon lui, comme des opportunités plutôt que des défis, à l'instar de la duplication de l'appartenance à plusieurs groupes économiques régionaux voisins, qui peuvent être combinées pour atteindre le même objectif, et les efforts et les coûts liés à la planification et à l'étude de plusieurs projets d'infrastructures intégrés peuvent être unifiés.

 

Il a souligné également l'importance de permettre aux mécanismes régionaux de se coordonner avec les groupes économiques régionaux, tels que l'Union du Maghreb arabe et la Communauté des Etats sahélo-sahariens, pour jouer un rôle plus important dans la mise en œuvre des priorités continentales, notamment dans les domaines du commerce, de la sécurité, des infrastructures et de la gestion des risques.
-0- PANA BY/IS/SOC/SOC 13juil2025