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Le ministre libyen des Affaires étrangères appelle l'UA à jouer un rôle dans la préservation des fonds libyens à l'étranger

Tripoli, Libye (PANA) - Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale, Mohamed Taher Siala, a appelé à la nécessité pour la Libye de jouer un rôle central dans la gestion et le suivi des intérêts générés par les fonds et les actifs libyens à l'étranger qui ne sont pas couverts par les décisions internationales de gel, demandant à ce que l'Union africaine joue un rôle dans la préservation de ces fonds.

Dans un discours prononcé lors de la trente-sixième session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine tenue dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, vendredi, M. Siala a souligné que "ces décisions ont empêché l'État libyen de surveiller et de superviser ces fonds", expliquant que "ces fonds ont été déposés par les canaux officiels dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d'investissement de la Libye à l'étranger", selon un communiqué publié sur le site du ministère libyen des Affaires étrangères.

La session s'est officiellement ouverte jeudi, sous le thème "Faire taire les armes à feu : créer des conditions propices au développement de l’Afrique"

Le chef de la diplomatie libyenne a ajouté que ces fonds "étaient censés être à l'abri de toute menace sous les décisions internationales", demandant "de profiter des intérêts générés par ces fonds au niveau interne pour soutenir l'économie nationale et la monnaie".

Il a renouvelé son appel à l'Union africaine pour qu'elle joue un rôle dans la préservation de ces fonds et de ce qu'ils apportent comme intérêts notamment ceux déposés en Grande-Bretagne.

Le ministre libyen des Affaires étrangères a déclaré que la Grande-Bretagne s'efforçait - faisant fi de toutes les décisions internationales - de "voter une loi dans la Chambre des communes pour couper une partie de cet argent afin de compenser les événements dont le peuple libyen n'était pas responsable, et qui ont été déjà réglés", en allusion à ce qu'il paraît à la question de l'Irlande du Nord du temps où les séparatistes bénéficiaient du soutien de défunt Mouammar Kadhafi.

Il a rappelé que la Libye avait présenté une demande au Conseil de sécurité des Nations unies pour modifier sa décision ordonnant le gel des fonds et avoirs libyens à l'étranger, afin qu'il "donne à la Libye et à ses institutions d'investissement le droit de gérer les fonds et les actifs sans les dégeler, afin d'atteindre l'objectif fondamental qui est l'intérêt du peuple libyen qui est propriétaire de ces fonds".

M. Siala a souligné que "la privation (de la Libye) du droit de gestion a grandement contribué à la baisse des revenus", appelant les pays africains membres du Conseil de sécurité de l'ONU à soutenir cette demande.

Le Conseil de sécurité a décidé en février 2011 de geler les avoirs de l'ancien régime libyen, sur la base du chapitre VII de la Charte des Nations unies, et la résolution qui a émis l'interdiction à la famille de Mouammar Kadhafi et des proches de son régime de voyager et imposé un embargo militaire à la Libye.

 

-0- PANA BY/TBM 07fev2020