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Le gouvernement ivoirien dénonce une tentative de "récupération politique" du Burkina Faso de la mort d’un activiste burkinabè en Côte d’Ivoire

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, Amadou Coulibaly a dénoncé, mercredi lors d’un point de presse, une tentative de "récupération politique"  au Burkina Faso de la mort, jeudi à Abidjan en Côte d’ivoire dans une cellule, de Alain Christophe Traoré alias "Alino Faso", un activiste burkinabè qui résidait en Côte d’Ivoire.

 

"Il est regrettable que l'on veuille exploiter (ce décès) à des fins politiques", a déclaré M. Coulibaly lors d’un point de presse à l’issue du conseil des ministres et diffusé en direct sur les plateformes numériques de la Présidence de Côte d'Ivoire.

 

"Nous sommes désolés pour ce décès mais tout a été fait dans les normes", a-t-il dit, ajoutant que le communiqué du procureur a été clair sur les faits.

 

"Nous avons une justice indépendante (…)", a répété le porte-parole du gouvernement ivoirien, soulignant que certainement le chef de la diplomatie ivoirienne prendra attache avec son homologue du Burkina Faso sur cette question.

 

Ce mercredi, des milliers de burkinabè sont descendus dans les rues de la capitale Ouagadougou, pour exiger la lumière sur la mort, jeudi dernier à Abidjan en Côte d’ivoire dans une cellule, de Alain Christophe Traoré alias "Alino Faso", un activiste burkinabè qui résidait en Côte d’Ivoire.

 

La foule habillée en blanc, s’est d’abord rassemblée au Mémorial Thomas Sankara pour rendre hommage à "Alino Faso" et exiger la vérité et le rapatriement de sa dépouille au Burkina Faso pour des obsèques.

 

Ensuite, les manifestants conduits par la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC) sont arrivés devant l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Ouagadougou où ils ont remis une déclaration aux autorités ivoiriennes.

 

"Justice pour Alino Faso", "Alino Hero national", pouvait-on entre autres lire sur des pancartes. D’autres messages hostiles aux autorités ivoiriennes étaient visibles sur les lieux de la manifestation.

 

Selon un communiqué du procureur de la République de Côte d’Ivoire largement relayé sur les réseaux sociaux, dimanche dernier “Alino Faso” est mort par suicide le jeudi 24 juillet 2025 à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan où il était détenu.

 

M. Traoré Alain Christophe qui avait la double nationalité au moment des faits  avait été interpellé le 10 janvier 2025 par les autorités ivoiriennes et était poursuivi pour les faits "d'intelligence avec des agents d'un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d'Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l'autorité de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l'intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage".

 

Lundi, le gouvernement burkinabè par le biais du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur a convoqué d’urgence la Chargée d’affaires de l’Ambassade de la République de Côte d’Ivoire au Burkina Faso aux fins de s’expliquer sur les faits.

 

Le gouvernement burkinabè "condamne fermement cette disparition assimilable à un assassinat crapuleux" et "s’indigne de cette tentative manifeste de tronquer les faits", a déclaré lundi, le porte-parole du gouvernement burkinabè, Gilbert Ouédraogo.

 

M. Ouédraogo a soutenu que le gouvernement burkinabè  "exige des autorités ivoiriennes le rapatriement sans délai du corps de notre compatriote Alain Traoré pour des obsèques dignes et honorables", précisant que la mort de Alino Faso "ne restera pas impunie".

-0- PANA TNDD/IS/SOC 30juil2025