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Le dialogue libyen a abouti à un consensus décisif sur la crise en Libye, selon M. Bourita

Rabat, Maroc (PANA) - Le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita a affirmé, mardi soir, que le consensus auquel les deux délégations du Haut Conseil d'État et du Parlement libyens sont parvenus à la clôture de la deuxième session du Dialogue libyen de Bouznika est un "consensus décisif" dans le choix des critères de désignation et de nomination dans les postes de souveraineté en Libye, conformément à l'article 15 de l'accord de Skhirat.

 

S'exprimant lors d'une conférence de presse à l'issue de la deuxième session du Dialogue libyen, démarrée, vendredi dernier, en présence des deux délégations libyennes, M. Bourita a précisé que ce consensus est consigné dans un procès-verbal qui sera présenté aux présidents du Haut Conseil d'État et du Parlement siégeant à Tobrouk, saluant l'esprit positif qui a prévalu durant le Dialogue qui a bénéficié de tous les piliers de réussite.

 

Il a indiqué que le premier pilier de ce processus est représenté d'abord dans "le soutien clair du Roi du Maroc, Mohamed VI pour réaliser la stabilité en Libye, pays qu'il faut sortir de la crise dans laquelle il est plongé depuis des années ", ajoutant que la vision du Souverain chérifien se fonde sur un "soutien sans conditions en faveur des frères libyens dans toutes leurs initiatives pour parvenir à un consensus et à des solutions de la crise".

 

Le deuxième pilier, selon le ministre, est représenté par le fait que le Maroc restera une terre d'accueil "à tous nos frères libyens sans discrimination ", indiquant que "notre position est une neutralité positive pour les aider à dépasser les obstacles et à plier la page des différends".

 

M. Bourita a indiqué que le troisième pilier est représenté par le fait que ce Dialogue est "libyo-libyen et non un dialogue autour de la Libye, instauré par les libyens sans influence ou intervention ce qui constitue un élément fondamental en ce sens qu'il ouvre la voie pour les libyens à des consensus", considérant que les deux délégations qui ont pris part au Dialogue de Bouznika ont prouvé que "cette démarche est efficace et confirmée que la Libye n'a pas besoin de parrainage ou intervention".

 

Parmi les piliers de la réussite du Dialogue libyen figure également le fait que ces pourparlers sont assurés par deux institutions légales, à savoir le Haut Conseil d'État et le Parlement, considérés comme deux "noyaux fondamentaux" pour toute solution en Libye et ce à partir du fait de leur légalité et l'esprit de responsabilité qui les distingue".

 

M. Bourita a souligné également l'importance de la volonté exprimée par les deux délégations qui mettent en avant "l'intérêt supérieur et la responsabilité en ces moments, ainsi que la recherche de consensus sur tous les différends ".

 

Selon M. Bourita, la dynamique créée par les séances du Dialogue libyen de Bouznika constituera un élément fondamental pour réaliser du progrès dans d'autres domaines, affirmant l'intention des membres des deux délégations : "nous vous attendons très prochainement pour poursuivre ce Dialogue qui nous permettra de progresser vers des solutions sur toutes les questions qui concernent le peuple libyen et trouver la solution à la crise libyenne".

 

La deuxième session du Dialogue de Bouznika a été marquée par l'échange du procès-verbal de l'accord entre Fawzi Al-Agab, chef de la délégation du Haut Conseil d'État libyen et Youssef Al-Agouri, chef de la délégation de la Chambre des représentants à Tobrouk (Est).

 

Ce procès-verbal contient les consensus auxquels les deux délégations sont parvenus lors de la première session et la deuxième session et sera mis à la disposition des deux institutions pour avancer sur le renouvellement des structures des institutions de souveraineté, signale-t-on.

 

La deuxième session du Dialogue libyen qui intervient un mois après la première session, tenue du 6 au 10 septembre dernier, a été couronnée par des consensus inclusifs sur les mécanismes et critères du choix des potes de souveraineté des institutions de souveraineté conformément à l'article 15 de l'accord de Skhirat, signé en décembre 2015, signale-t-on.

 

Les postes de souveraineté prévus par l'accord de Skhirat concernent le Gouverneur de la Banque centrale de Libye, le président de la comptabilité publique, le président du service du contrôle administratif, le président de l'autorité de lutte contre la corruption, le président et les membres de la Commission supérieure électorale, le président de la Cour suprême et le Secrétaire général.

 

Selon le communiqué final du Dialogue libyen de Bouznika, "les réalisations des sessions du Dialogue tenues au Maroc entre les deux délégations constituent un vivier sur lequel on peut se baser pour assurer la stabilité du pays et mettre fin à la division des institutions".

 

La tenue du Dialogue libyen au Maroc consacre les efforts du Royaume qui visent à fournir les conditions nécessaires et créer un climat conforme pour parvenir à une solution politique inclusive en Libye afin de dépasser la crise dans ce pays et réaliser les espoirs du peuple libyen et ses aspirations pour édifier un État civil démocratique où règne la paix, la sécurité et la stabilité.

-0- PANA AT/IN/IS 07oct2020