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Le chef de la diplomatie américaine et le président kenyan discutent à nouveau du déploiement d'une mission de sécurité à Haïti

Washington, DC, Etats-Unis (PANA) - Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, et le président kenyan, William Ruto, ont discuté de la crise sécuritaire à Haïti et du déploiement d'une mission de sécurité dans ce pays des Caraïbes. 

Le porte-parole du Département d'Etat américain, Matthew Miller, a déclaré dans un communiqué de presse que M. Blinken s'était entretenu avec le Président Ruto mercredi du "déploiement rapide" de la Mission multinationale de soutien à la sécurité "pour assurer la sécurité et la stabilité du peuple haïtien", y compris les prochaines étapes immédiates pour faciliter le déploiement.

"Le secrétaire d'Etat Blinken et le Président Ruto ont souligné que le Conseil de sécurité des Nations Unies attendait que la Mission multinationale d'appui à la sécurité à Haïti se déploie dès que possible pour apporter un soutien à la Police nationale haïtienne".

Il a également informé le Président Ruto des engagements pris par les Etats-Unis et d'autres partenaires internationaux pour soutenir la mission.

Selon un communiqué de presse publié samedi dernier par M. Miller, les deux hommes se sont entretenus de la crise politique et sécuritaire qui sévit actuellement à Haïti et ont "souligné leur engagement inébranlable" en faveur du déploiement d'une Mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la Police nationale haïtienne à créer les conditions de sécurité nécessaires à l'organisation d'élections libres et équitables. 

En octobre de l'année dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le déploiement d'une force armée étrangère dirigée par le Kenya à Haïti pour aider à maîtriser la violence dans laquelle les gangs contrôlent la majeure partie de la capitale et où près de 5 000 personnes ont été tuées dans les violences l'année dernière.

Le Kenya a annoncé en juillet dernier son intention de diriger la mission à Haïti, s'engageant à déployer environ 1 000 policiers.

Mais la Haute Cour du Kenya a jugé le déploiement, initialement prévu pour janvier, inconstitutionnel en l'absence d'un "accord réciproque" avec le gouvernement hôte.

Cette décision a mis en suspens l'ensemble de la mission, malgré l'engagement de certains pays à déployer du personnel armé et à engager des ressources financières.

Le Kenya et Haïti ont signé un accord de sécurité au début du mois. Ce pays d'Afrique de l'Est espère qu'il répondra aux objections d'un tribunal national concernant son projet d'envoyer la force de police pour diriger la mission approuvée par les Nations Unies.

Mais de nouveaux développements à Haïti, suite à la démission du Premier ministre Ariel Henry, pourraient signifier que le déploiement prévu de la police kenyane à Haïti serait suspendu.

Les médias ont cité Korir Sing'oei, secrétaire principal aux Affaires étrangères, qui a déclaré qu'en l'absence d'une administration politique à Haïti, il n'y avait pas de point d'ancrage sur lequel le déploiement pouvait s'appuyer.

M. Sing'oei a ajouté que le pays d'Afrique de l'Est attendrait l'installation d'une nouvelle autorité constitutionnelle avant de prendre d'autres décisions.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 14mars2024