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Le Tchad préoccupé par le retrait du Mali du G5 Sahel et de sa force conjointe

Bamako, Mali (PANA) - Une semaine après la décision du Mali de se retirer de toutes les instances du G5 Sahel, le président tchadien, président en exercice de cette organisation régionale, Mahamat Idriss Déby Itno, a exprimé dans un communiqué face à cette situation, "ses vives préoccupations ".

 

Il estime que c’est par le biais d’un communiqué qu’il a appris le retrait du Mali de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris de la Force, déplorant cette décision lourde de conséquences pour l’ensemble du G5 Sahel et notant avec regret sa prise sans consultations préalables.

 

Sans approuver de décision de retrait, la partie tchadienne a réitéré, "son ferme engagement à tout mettre en œuvre pour préserver l’unité et la cohésion du G5 Sahel". 

 

Pour le Tchad, le G5 Sahel est un instrument de coopération irremplaçable en matière de mutualisation d’efforts, des moyens et d’actions de ses États membres face aux défis de développement et de sécurité, indique le communiqué signé Mahamat Idriss Déby Itno.

 

Le gouvernement tchadien souhaite l’apport de tous les pays du Sahel face à l’expansion du terrorisme qui ne cesse de s’étendre au-delà du Sahel pour toucher les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, " …aucun des États sahéliens ne peut faire face seul", souligne le communiqué, qui annonce que la partie tchadienne a déjà engagé des consultations avec les autres chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres.

 

Dans ce communiqué, le Tchad a rappelé la responsabilité de chacun des États membres de préserver et de consolider les stratégies communes mises en place pour protéger les populations victimes des attaques barbares.

 

"L’heure est extrêmement grave pour laisser le G5 Sahel se disloquer", lance le gouvernement tchadien qui appelle à tous les États membres à conjuguer leurs efforts pour sauvegarder et renforcer le G5 Sahel.

 

Vendredi, le président de la transition a dépêché au Mali à Bamako son ministre de la communication Abderaman Koulamallah  reçu  en audience ce vendredi par le président de la Transition au Mali, colonel Assimi Goïta. 

 

Au  sortir de cette audience, rappelle-t-on, Abderaman Koulamallah dit avoir eu des garanties que le Mali et le Tchad vont poursuivre leurs relations bilatérales dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

 

Le Mali a pris cette décision en raison du refus du G5 Sahel de lui confier en 2022 la présidence de l'organisation régionale qui regroupe le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Crée en 2014 à Nouackchott en Mauritanie, le G5 Sahel vise à lutter contre le terrorisme de toute sortes dans la bande sahélo-saharienne et promouvoir le développement dans cette zone.

 

Le Mali explique cette attitude du G5 Sahel par la manipulation orchestrée par un pays extra- régional sans le nommer.

 

Ces derniers mois, une vive tension existe entre la France, puissance coloniale, et le Mali notamment en ce qui concerne la gestion de la sécurité. La force française Barkane dédiée dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel dont le Mali, a retiré cette force du Mali, arguant de la présence de mercenaires russes de la société Wagner sur le sol malien. Ce que dément le gouvernement malien qui affirme avoir à faire avec des instructeurs russes qui aident aujourd'hui  l'armée malien  qui "monte en puissance" à combattre les terroristes.

- PANA GT/IS 22mai2022