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Le Sommet de l'UA a débattu de l'agenda de réforme des Nations unies

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le Sommet de l'Union africaine a approuvé une série de réformes relatives au Conseil de sécurité des Nations unies, en conservant le pouvoir d'élire ou de sélectionner les pays devant occuper les cinq sièges non permanents et deux sièges permanents avec tous les pouvoirs, dont le droit de veto, pour représenter le continent au sein de ce puissant organe international.

L'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA a clôturé, lundi, son Sommet, organisé du 10 au 11 février, sur la décision de continuer à demander que le Conseil de sécurité autorise un financement adéquat pour les opérations de maintien et de renforcement de la paix en Afrique et a constaté des progrès dans les pourparlers pour inclure sa demande en faveur d'une représentation juste et équitable.

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, nouveau président en exercice de l'UA, a identifié la pression pour une représentation juste au sein du Conseil de sécurité comme l'un des enjeux de sa présidence en 2019.

Il a dit que l'UA devrait améliorer sa coopération avec l'organe international cette année, mais aussi ses liens d'amitié avec les autres régions, dans des conditions d'égalité et de respect.

L'UA a décidé que ses organes conserveraient le droit de choisir les représentants au Conseil. Les pays sélectionnés feraient en sorte d'agir en son nom auprès du Conseil de sécurité.

Le Sommet a par conséquent invité son Comité des 10 chefs d'Etat et de gouvernement, présidé par le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, à continuer à discuter avec les cinq membres permanents du Conseil de sécurité au plus haut niveau politique, afin de faire avancer la position commune de l'UA concernant le Conseil de sécurité.

En conséquence, le Sommet a placé une requête auprès de tous ses membres, pour qu'ils appellent à une réforme globale du Conseil de sécurité dans leurs déclarations nationales, dans un langage concis, lors de l'Assemblée générale de l'ONU de 2019.

Le Sommet a aussi recommandé à ses membres d'inclure les réformes des Nations unies dans leurs priorités en matière de politique étrangère, dans les engagements avec les partenaires étrangers, sans délai, pour mettre fin à l'"injustice que l'Afrique continue de subir".

Auparavant, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait confirmé avoir discuté avec les dirigeants africains durant le Sommet de l'UA, pour "corriger la situation", en créant les conditions nécessaires pour l'organisation d'un dialogue sur la réforme.

Le discours du Secrétaire général est le plus franc jamais prononcé depuis que l'UA a commencé à faire pression pour obtenir des sièges permanents au Conseil de sécurité de l'ONU.

"Il est clair que l'Afrique est sous représentée au Conseil de sécurité. Nous avons discuté des questions visant à créer les conditions d'un dialogue, afin de rétablir la situation", a dit M. Guterres, dimanche aux journalistes à Addis-Abeba.

Dans un rapport présenté au Sommet, qui a été approuvé dans le cadre de l'Agenda d'engagement politique de l'UA en 2019, le président Bio a dit que cette pression pour l'inclusion de l'UA était incontestée.

Le président Bio a informé le Sommet des progrès enregistrés dans les pourparlers relatifs à l'inclusion de membres de l'UA au Conseil de sécurité et du défi posé par certains parmi les cinq membres permanents, qui cherchent à transférer le fardeau financier aux pays africains en quête de sièges permanents au Conseil.

L'exposé du président Bio révèle que l'élargissement du Conseil de sécurité se heurte à une opposition silencieuse, particulièrement l'appel pour l'abolition du droit de veto, en limitant son utilisation et la demande en faveur de la désignation par l'Afrique de ses candidats qui occuperont ces sièges. Il existe aussi une proposition relative à la suspension du débat sur le droit de veto durant 15 ans, en défaveur de la position de l'UA.

Le Sommet a été informé des questions restantes, à savoir si les représentants de l'UA occuperaient des sièges pour représenter un pays spécifique ou représenter la région. Certains souhaiteraient élargir les 15 membres du Conseil pour inclure des sièges non permanents avec des mandats plus longs.

"Ces positions variées et divergentes, concernant à la fois le processus et les questions de fond, créent une situation qui ne semble pas près d'être résolue, ce qui rend difficile la réalisation de progrès tangibles par rapport à la réforme du Conseil", a fait remarquer le président Bio.
-0- PANA AO/MA/NFB/JSG/IBA 12fev2019