Agence Panafricaine d'information

Le Secrétaire général de l'ONU troublé par les allégations de viols au Darfour

New York, Etats-Unis (PANA) - Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est déclaré profondément troublé par les allégations persistantes de viols de masse à Tabit, au nord du Darfour et a exhorté le gouvernement soudanais à accorder un accès sans entrave à la ville afin que les enquêteurs puissent vérifier ces informations.

Dans un communiqué publié mardi à New York, Ban exprime sa préoccupation fondée sur le fait que même après d'intenses consultations avec le gouvernement de Khartoum et avec les autorités locales au Darfour, ceux qui enquêtent sur les rapports se soient vus refuser dimanche l'accès à la ville de Tabit.

Dans le courant de ce mois, des allégations de viol de masse de 200 femmes et filles dans une ville du Nord du Darfour ont soulevé des préoccupations dans cette région soudanaise déchirée par la guerre, alors que la Mission de l'ONU/UA au Darfour (MINUAD) s’empresse de poursuivre ses efforts pour déterminer ce qui est arrivé.

La MINUAD avait d'abord visité Tabit, le 9 novembre, mais la forte présence de militaires et de policiers a rendu l’enquête difficile.

"Seule une enquête approfondie par la MINUAD permettra de faire la lumière sur ces allégations graves,", a déclaré le chef de l'ONU, exhortant le gouvernement du Soudan à accorder un accès sans entrave à la MINUAD, sans plus tarder, à Tabit et à sa population de sorte que ces rapports puissent être vérifiés.

Il a affirmé que la MINUAD avait de nouveau demandé l'accès à Tabit et qu’elle déploiera immédiatement une équipe, une fois cet accès accordé.

Le Darfour a connu un regain de tensions au cours des derniers mois. En octobre, une attaque de la MINUAD par des militants armés a coûté la vie à trois soldats de la paix.

L'ONU estime que quelque 385.000 personnes ont été déplacées par le conflit qui oppose le gouvernement du Soudan aux mouvements armés au Darfour depuis le début de l'année 2014.

L'organisation mondiale a appelé à plusieurs reprises toutes les parties à se joindre aux négociations visant à parvenir à un cessez-le-feu permanent et à une paix globale pour la population du Darfour, qui vit ce conflit depuis 2003.

La MINUAD, créée officiellement en 2007, a été mandatée pour protéger les civils, soutenir l'aide humanitaire, surveiller et vérifier l'application des accords, contribuer à la promotion des droits humains et à la primauté du droit et aider à la réconciliation politique après la guerre civile qui a éclaté en 2003 entre le gouvernement du Soudan, les milices et autres groupes rebelles armés.
-0- PANA AA/SEG/AKA/JSG/IBA 18nov2014