Agence Panafricaine d'information

Le M5-RFP ne se reconnaît pas dans le document final des concertations sur la transition politique au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), acteur principal de la contestation contre l'ancien président malien Ibrahim Boubacar Kéita, se démarque du document final produit à l'issue des assises sur la transition au Mali, tenues les 10, 11 et 12 septembre à Bamako, qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du Peuple malien notamment la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du Peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et le choix d’un Premier ministre civil.

Dans un communiqué rendu public samedi, le M5-RFP dénonce également les rajouts à la Charte qui n’ont jamais été soumis à débats notamment  les prérogatives du Vice-président de la transition, la composition et le mode de désignation des membres du collège de désignation du Président de la transition, l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil National de Transition.

Le M5-RFP condamne la non prise en compte unilatérale de très nombreux points du document qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe et dénonce les intimidations, les pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée.

"La volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, ne saurait justifier les méthodes employées, qui affaiblissent le processus de transition", indique le communiqué.

Le mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques composé de parti politiques de l'opposition et une bonne partie de la société civile, a déclenché à partir du 5 juin de manifestations à Bamako et à l'intérieur du pars pour réclamer ma démission du Président Kéita et de son régime qu'il accuse de "mauvaise gouvernance" et de "mauvaise gestion" de la crise multiforme que connaît le Mali.

L'épilogue de ces manifestations a été l'arrestation  le 18 août par des militaires regroupés au sein du CNSP, suivie de la démission forcée de Ibrahim Boubacar Kéita, la junte ayant reconnu avoir parachevé une oeuvre entamée par le M5-RFP.

Rappelons que le texte adopté a fixé la durée de la transition à 18 mois et a donné le quitus au CNPS de désigner un président civil ou militaire  pour diriger la transition, assisté d'un vice-président.

Le document final prévoit également la mise en place d'un conseil national de transition, un organe législatif composé de 121 membres issus des forces vives de la nation et des forces de défense et de sécurité, et d'un gouvernement n'excédant pas 25 membres.

- 0 - PANA GT/BEH 13sept2020