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Le Conseil de sécurité assouplit l’embargo sur les armes en Centrafrique

Paris, France (PANA) – Le représentant permanent de la France auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière, a soutenu, mardi, devant le Conseil de sécurité, un assouplissement de l’embargo sur les armes en Centrafrique pour répondre aux préoccupations sécuritaires des autorités de ce pays.

« C'est pour cette raison que, dès le début des négociations, nous avons pris les devants pour proposer aux membres du Conseil de sécurité de travailler à un nouvel assouplissement limité de l'embargo sur les armes. Notre objectif était ainsi de répondre à un besoin spécifique des forces de sécurité centrafricaines tout en nous fondant sur une analyse réaliste de la situation sécuritaire dans ce pays », a expliqué Nicolas de Rivière.

Sous l’impulsion de la France, rédactrice de la résolution, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté, mardi, à l'unanimité le renouvellement, mais allégé, pour une durée d’un an, de l'embargo sur les armes instauré en Centrafrique en décembre 2013 après l'éclatement d'une crise militaro-politique.

Nicolas de Rivière a exprimé la satisfaction de la France après le vote à l’unanimité de la résolution en affirmant que le Conseil de sécurité a démontré son unité sur le dossier centrafricain. « Cette unité est déterminante pour le soutien que nous apportons à la RCA, dans une période marquée par la mise en œuvre de l'accord de paix, la préparation des élections présidentielles et législatives de 2020/2021, et la lutte contre la pandémie de la COVID-19 », a-t-il souligné.

Pour faciliter l'équipement des forces de sécurité centrafricaines, le Conseil de sécurité aura donc autorisé trois assouplissements de l'embargo sur les armes en quasiment un an. Les autorités centrafricaines continuent par ailleurs de bénéficier des procédures d'exemption prévues et régulièrement accordées par le Comité de sanctions des Nations unies, a indiqué le représentant de la France aux Nations unies.

La résolution stipule que, jusqu’au 31 juillet 2021, tous les États Membres devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects d’armements à la République centrafricaine, à partir de leur territoire ou à travers leur territoire ou par leurs ressortissants, ou au moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux.

Cependant, dans ses neuf dérogations, le Conseil parle pour la première fois de livraisons de lance-roquettes et de munitions spécialement conçues pour ces armes.

La situation politique et sécuritaire en Centrafrique reste fragile causée par les différents groupes armés et les milices malgré la signature en 2019 de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation alors des élections sont prévues dans cinq mois.

L’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique signé le 6 février 2019 à Bangui par le gouvernement et 14 groupes armés, suite à des pourparlers menés à Khartoum du 24 janvier au 5 février 2019 sous les auspices de l’Union africaine (UA) avec l’appui des Nations unies, a pour but de mettre fin à la crise qui ravage le pays mais son application rencontre beaucoup d’obstacles.

-0- PANA BM/BEH 30juil2020