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Le Comité de suivi de la Transition au Mali exige la libération du président de la Transition et du Premier ministre

Bamako, Mali (PANA) - Le Comité local de suivi de la Transition au Mali “exige la libération immédiate et inconditionnelle" du président de la Transition, Bah N'Daw, et du Premier ministre, Moctar Ouane, arrêtés lundi par des militaires, peu de temps seulement après la publication de la liste du nouveau gouvernement malien.

Dans un communiqué parvenu ce mardi à la PANA, le comité avertit "que les éléments militaires qui les détiennent seront tenus personnellement responsables de leur sécurité".

Dans la nouvelle équipe gouvernementale, les deux colonels auteurs du coup d'Etat qui a renversé l'ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août dernier, ont été remplacés aux ministères de la Défense et de la Sécurité par deux généraux, ce qui semble être à l'origine de la crise.

Les membres du Comité local de suivi de la Transition ont réaffirmé "leur ferme soutien" aux autorités de la Transition et demandé que celle-ci reprenne son cours et aille à son terme dans les délais prévus, soulignant que "la communauté internationale rejette par avance tout acte imposé par la contrainte, y compris des démissions forcées".

Le comité a par ailleurs exprimé "sa profonde préoccupation face à la situation au Mali", avertissant que  "l’action inconsidérée conduite lundi, porte en elle le risque d’un affaiblissement de la mobilisation de la communauté internationale en faveur du Mali".

Ce comité, composé de la Communauté économique des Etatsde l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), avec des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne, a condamné "fermement la tentative de coup de force survenue à la suite de la publication de la liste du nouveau gouvernement.

Les membres du Comité local de suivi de la transition au Mali "se sont félicités de l’annonce de la venue ce mardi à Bamako de la délégation de la CEDEAO" et demandé à tous les acteurs concernés d’apporter "leur pleine coopération aux efforts déployés en vue de la reprise immédiate du cours normal de la transition".

Le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne et ex-président nigérian, Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi à Bamako.

Des militaires maliens mécontents du nouveau gouvernement annoncé lundi par les autorités de transition, ont conduit de force le président et le Premier ministre au camp militaire de Kati,  ville-garnison située à une quinzaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne.

Peu après l’annonce du remaniement ministériel, des hommes en armes se sont rendus au domicile du Premier ministre, Moctar Ouane, qui a pu joindre au téléphone l’Agence France presse (AFP) et signaler la présence d’hommes armés chez lui "en train de le conduire chez le président de la Transition".

Pourtant la Ville de Bamako reste plutôt calme depuis lundi soir, a constaté la PANA.

La  Télévision nationale, en service minimum, en raison d’une grève de cinq jours lancée lundi par la plus grande centrale syndicale, l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), a même rediffusé cette nuit, le communiqué officiel annonçant la liste des membres du gouvernement.

On a noté depuis quelques jours, des rumeurs de plus en persistantes faisant état du mécontentement de certains qui n'étaient pas sûrs de faire partie de  la nouvelle équipe gouvernementale.

Pour l'heure, aucune déclaration officielle n'a été faite sur ces évènements.

-0- PANA GT/JSG/SOC 25mai2021