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La situation sécuritaire s'est dégradée au Mali ces trois derniers mois, selon un rapport de l'ONU

Bamako, Mali (PANA) - La situation sécuritaire s’est davantage dégradée pendant ces trois derniers mois au Mali, selon le rapport trimestriel sur ce pays du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

De janvier à mars 2021, les forces nationales, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) et les groupes armés signataires de l'Accord issu du processus d'Alger, ont en effet subi 92 attaques asymétriques.

La région de Mopti  (Centre) a été la plus touchée avec 53 attaques contre 04 pour celle de Ségou (Centre).

Ces deux régions totalisent ainsi 62 pc des attaques, alors que le Septentrion en a enregistré 35, dont 15 dans la région de Tombouctou et 07 dans celle de Kidal. Ménaka et Gao qui ont respectivement connu 02 et 01 attaques.

Comparés à la période précédente au cours de laquelle il a été enregistré 20 attaques contre les forces de sécurité et les groupes signataires dans le Centre, ces chiffres révèlent une recrudescence des activités terroristes dans cette partie du pays.

Le tableau funeste dépeint dans cet énième rapport du Secrétaire général vient encore attester que nos forces de défense et de sécurité paient un plus lourd tribut à la lutte contre le terrorisme : elles ont été visées par 47 attaques qui ont fait 100 morts, dont 26 éléments de l’Armée, 03 de la Garde nationale, 03 de la Police et de la Gendarmerie, 66 membres des groupes armés radicaux et 02 personnes appartenant aux groupes d’autodéfense. Au moins 102 personnes ont été blessées, dont 77 militaires, 05 gardes, 08 policiers et gendarmes et 12 civils.

Sur les trois mois concernés par ce rapport, celui de janvier a été le plus meurtrier pour les forces armées et de sécurité malienne. Deux attaques, perpétrées le 24 janvier, étaient dirigées contre les camps de Boulikessi et de Mondoro, situés, respectivement, à environ 114 et 140 km à l’Est de la ville de Douentza (Centre). Elles ont fait six morts parmi les Forces armées maliennes (FAMAs), 04 à Boulikessi et 02 à Mondoro,  toujours au Centre du pays.

En outre, 06 éléments ont été blessés à Mondoro et 12 autres à Boulikessi, dont 07 gravement.

Toutefois, les groupes armés terroristes ont enregistré une trentaine de morts lors de ces attaques et y ont laissé une quarantaine de motocyclettes.

Le 3 février, un autre camp des FAMAs, situé près de Boni, dans le cercle de Douentza, a été la cible d’une attaque qui a fait 10 morts et 07 blessés parmi les soldats, ainsi que 20 morts dans les rangs des groupes armés radicaux, selon le rapport qui note que pendant la période considérée, les soldats onusiens ont été également dans le viseur des terroristes.

Au total, la MINUSMA a été la cible de 39 attaques qui ont causé la mort de 06 Casques bleus et d’un vacataire des Nations unies, et 48 blessés.

L’essentiel de ces agressions a de nouveau été enregistré dans la région de Mopti (20), suivie de celles de Kidal (07), de Tombouctou (05) et de Gao (02). Globalement, du rapport, ressort une hausse par rapport à la période précédente, au cours de laquelle, 20 attaques avaient fait 01 mort et 11 blessés parmi les Casques bleus.

Le rapport met l’accent sur trois attaques, dont celle perpétrée le 13 janvier contre une escorte de sécurité de la force onusienne dans les environs de Bambara-Maoudé, dans la région de Tombouctou, où quatre Casques bleus ont été tués et cinq autres ont été blessés.

Le 30 du même mois, deux vacataires travaillant pour la mission onusienne ont été attaqués dans la ville de Ber par deux individus armés non identifiés se déplaçant à motocyclette. L’un des vacataires a été tué sur le champ et l’autre a été détenu, avant d’être relâché.

Près d’un mois après, précisément le 10 février, la MINUSMA a subi une autre attaque, cette fois-ci de grande envergure à Kéréna, dans la région de Douentza.

"Cette agression particulièrement préoccupante, impliquant un attentat-suicide à la voiture piégée et des tirs indirects, a fait 28 blessés parmi les Casques bleus, dont un est décédé ultérieurement", déplore le Secrétaire général dans le rapport.

Par ailleurs, le Secrétaire général dénonce le cycle infernal d’actes de violence contre les populations locales.

"Les conflits intercommunautaires persistants et les activités menées par des groupes armés radicaux, deux phénomènes souvent imbriqués, ont été source d’insécurité", indique le rapport, qui évoque aussi plusieurs cas de vol et de destruction de récoltes dans la région de Ségou.

Autre fait inquiétant relevé par le rapport, c’est la disponibilité de roquettes et d’obus de mortier jusqu’alors peu répandus, et leur utilisation accrue dans la région de Mopti.

-0- PANA GT/JSG/SOC 09avr2021