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La sécurisation de Tripoli exclusivementassurée par le ministère libyen de l'Intérieur, "une victoire de l'Etat" selon le PM libyen

Tripoli, Libye (PANA) - Le Premier ministre libyen du gouvernement d'unité nationale, Abdulhamid Al Dbaiba, a affirmé que l'habilitation du ministère de l'Intérieur à sécuriser seul la capitale libyenne, Tripoli, “constituait une véritable victoire de l'État, sans précédent depuis 2011”, soulignant que cette réussite n'aurait pas été possible sans l'élimination des principaux groupes hors-la-loi et l'adhésion de la population aux mesures de l'État et à son projet souverain.

 

Dans un discours lors d'une réunion élargie qu'il a présidé, mercredi à Tripoli, consacrée au suivi de la mise en œuvre du nouveau plan de sécurité à Tripoli, la capitale, M. Al Dbaiba a déclaré : "L'ère du Cheikh et du Hadj (surnom pour désigner des chefs) dans notre appareil sécuritaire et militaire est révolue. Il n'y a de place dans les rangs que pour ceux qui sont qualifiés, disciplinés, soumis aux autorités et qui servent uniquement la loi".

 

Ont pris part à la rencontre, le ministre de l'Intérieur par intérim, Imad Trabelsi, le vice-ministre de l'Intérieur chargé des Affaires de sécurité, Mahmoud Saied, le directeur de la sécurité de Tripoli, Khalil Ouhaiba, et plusieurs responsables de la sécurité. 

 

Le président du Conseil présidentiel, Mohamed Al-Manfi, a pris deux décisions en coordination avec le Premier ministre libyen du gouvernement d'unité nationale, Abdulhamid Al Dbaiba, portant sur la création d'un comité conjoint composé des ministères de la Défense et de l'Intérieur, ainsi que d'un comité conjoint des droits de l'homme chargé de surveiller les conditions de détention.

 

Selon ces décrets, le premier comité sera chargé de mettre en œuvre un plan visant à débarrasser la capitale Tripoli des éléments armés et à permettre aux forces régulières d'exercer leurs fonctions.

 

Le Premier ministre libyen a ajouté, selon un communiqué publié, mercredi, sur la plateforme gouvernementale "Hakomitna" que "les manifestations observées dans la capitale ces derniers temps se sont déroulées sans aucune agression, harcèlement, arrestation ni poursuite, témoignant de la maturité du ministère de l'Intérieur et de son profond respect des libertés publiques et du droit naturel des citoyens à l'expression pacifique".

 

Des manifestations ont été organisées trois vendredi consécutifs depuis le 12 mai dernier dans les rues de la Place des Martyrs, en plein centre-ville de Tripoli, pour protester contre la corruption et exiger le renversement du gouvernement d'unité nationale ainsi que des autres organes dirigeants le pays.

 

Tripoli a vécu sous tension latente depuis le 12 mai courant, date à laquelle le commandant de l'Appareil de soutien à la stabilité, Abdulghani Al-Kikli, a été tué.

 

Des affrontements ont éclaté entre les forces de l'Appareil et les membres de la 444e Brigade de combat, suivis d'affrontements entre cette dernière et la Force de dissuasion, suite à la décision du Premier ministre du gouvernement d'unité nationale de dissoudre la Force de dissuasion.

 

De son côté, le ministre de l'Intérieur par intérim, Imed Trabelsi, a passé en revue, lors de la réunion de mercredi, le nouveau plan de sécurité, soulignant que le ministère s'appuyait sur une vision claire pour assurer la sécurité, renforcer le déploiement des commissariats de police et assurer une coordination efficace avec le ministère de la Défense et le Service de sécurité intérieure.

 

M. Trabelsi a réaffirmé son engagement à mettre en œuvre le plan de sécurité conformément aux instructions du Premier ministre, garantissant ainsi la protection des citoyens et des institutions de l'État.

 

Le directeur de la sécurité de Tripoli, le général de division Khalil Ouhaiba, a également confirmé que le plan sur le terrain prévoyait 187 nouveaux points déploiements de sécurité, mis en œuvre dans des zones précédemment occupées par des groupes armés. 

 

Il a souligné que ce redéploiement avait été soigneusement planifié afin de sécuriser les zones clés de la capitale, de combler tout vide sécuritaire et d'étendre pleinement l'autorité de l'État.

 

Les participants à la réunion ont souligné que le succès du plan dépend du soutien politique et administratif continu aux agences de sécurité et du renforcement de la confiance des citoyens dans leurs institutions.
-0- PANA BY/IS/SOC 18juin2025