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La première conférence sur la violence se tient à Oslo

Oslo, Norvège (PANA) - Une femme ou une fille sur trois sera victime de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie et "le risque se multiplie", en cas de conflit ou de catastrophe naturelle, a déploré vendredi, à Oslo la capitale norvégienne, la directrice générale de l'UNICEF, au cours d'une Conférence intitulée ''Mettre fin à la violence sexuelle et sexiste dans les situations de crises humanitaires''.

Dans le cadre d’une collaboration sans précédent, les gouvernements norvégien, irakien, somalien et des Emirats Arabes Unis ainsi que les agences des Nations unies et le Comité international de la Croix-rouge (CICR) relèvent le défi mondial de la violence sexuelle et sexiste.

La conférence a débouché sur des promesses de dons totalisant 363 millions de dollars américains de 21 pays en 2019, 2020 et au-delà, dont 226,2 millions de dollars américains seront consacrés aux priorités, rien que pour cette année.

La violence dévastatrice n’est pas inévitable et les personnes réunies au cours de la conférence de deux jours ont convenu qu’elle pouvait être évitée.

La directrice de l’UNICEF, Henrietta Fore, a plaidé pour ''des interventions plus sûres dans tous les secteurs de la réponse humanitaire'', avec un ''rôle plus central pour les organisations de femmes locales'' et des innovations pour ''mettre un terme à cette épidémie''.

Elle a signalé les abus et l'exploitation sexuels; le mariage précoce et la grossesse; la violence physique, l’intimidation et le harcèlement, affirmant que: ''pour des millions de filles prises au piège des urgences humanitaires, ce ne sont pas des cauchemars lointains, mais des réalités quotidiennes'' qui font que les femmes sont ''doublement désavantagées dans l'incertitude des situations d'urgence''.

''Des prestataires de services de première ligne… aux plus hauts niveaux du gouvernement, aux agences des Nations unies et aux ONG, les enjeux sont énormes - et le travail est fastidieux", a-t-elle précisé.

Mais elle a également parlé de leur force et de leur détermination ''à dépasser la violence qui leur a été infligée, ''sur le chemin de l’école, dans leur quête d’emplois et en soutenant d’autres femmes et filles qui ont enduré les mêmes difficultés''.

"Bien qu'elles aient vécu de terribles injustices, ce qu'elles ont enduré ne les définit pas", a-t-elle affirmé.

Au cours de ses nombreuses visites dans des pays déchirés par la guerre, le responsable des Affaires humanitaires des Nations unies, Mark Lowcock, a été témoin des souffrances inimaginables de civils et des violations flagrantes du Droit international.

Soulignant que: "les survivantes et les personnes à risque du monde entier ont besoin d'un soutien matériel et tangible proche de leur lieu de résidence", M. Lowcock a exprimé l'espoir que "les organisations féminines locales et les autres personnes travaillant en première ligne" recevraient des financements accrus pour leur travail vital.

Malgré l’amélioration ces dernières années de la réponse humanitaire à la violence sexuelle et sexiste, il reste encore beaucoup à faire, notamment le recentrage des activités de prévention et d'intervention sur les victimes.

"La communauté internationale doit faire davantage pour soutenir les victimes et les personnes exposées au risque de violence sexuelle et sexiste et pour mettre fin à l'impunité qui alimente cette pandémie mondiale", a déclaré Natalia Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).

Le directeur général du CICR, Yves Daccord, a déclaré que: "la lutte contre la violence sexuelle n'est pas un problème humanitaire".

''C’est un problème de société qui nécessite des efforts urgents pour s’attaquer aux causes profondes de la violence sexuelle et sexiste et ce travail doit être dirigé par les Etats'', a-t-il précisé, ajoutant: ''Nous devons de toutes les manières nous attaquer à ce problème''.

Le ministre des Affaires étrangères de la Norvège, Ine Eriksen Soreide, a appelé à ''"un soutien politique et financier accru" pour le problème "souvent négligé et sous-financé", affirmant que: "cela doit changer".

La conférence arrive à un moment critique pour la Somalie, car sa première législation dédiée à la lutte contre la violence sexuelle et sexiste a été proposée au Parlement fédéral.

-0- PANA VAO/ASA/TBM/IBA 26mai2019