Agence Panafricaine d'information

La campagne de rattrapage vaccinal, une bouée de sauvetage pour les enfants de Gaza

Genève, Suisse (PANA) - Une campagne de vaccination systématique, de nutrition et de suivi de la croissance sera lancée cette semaine dans la bande de Gaza dans le but d'atteindre 44 000 enfants privés de services vitaux en raison du conflit dévastateur.

 

Selon les estimations, un enfant sur cinq âgé de moins de trois ans n'a reçu aucune dose de vaccin ou a manqué des vaccinations en raison de la guerre, ce qui l'expose au risque d'épidémies de maladies évitables par la vaccination.

 

La campagne de rattrapage vise à vacciner ces enfants contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B, la tuberculose, la polio, le rotavirus et la pneumonie.

 

Elle sera menée par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et leurs partenaires, en collaboration avec le ministère de la Santé de Gaza.

 

« Un impératif moral »

 

Afin de contribuer à remédier aux effets dévastateurs du conflit sur la santé et la nutrition des enfants, l'UNICEF et ses partenaires procéderont également à un dépistage de la malnutrition chez les enfants et veilleront à ce que ceux qui en souffrent reçoivent un traitement et un suivi continu.

 

« Après deux années de violence incessante qui ont coûté la vie à plus de 20 000 enfants dans la bande de Gaza, nous avons enfin l'occasion de protéger ceux qui ont survécu », a déclaré Jonathan Veitch, représentant spécial de l'UNICEF dans l'Etat de Palestine.

 

« Vacciner chaque enfant et soutenir leur santé et leur nutrition n'est pas seulement une intervention humanitaire, c'est un impératif moral. C'est ainsi que nous préservons l'avenir des enfants nés dans la catastrophe et que nous commençons à reconstruire l'espoir au milieu de la dévastation».

 

Des centaines de travailleurs formés

 

La campagne sera mise en œuvre en trois phases, à partir du 9 au 18 novembre.

 

Plus de 450 agents de santé et membres du personnel de soutien ont été formés pour appuyer les efforts de vaccination.

 

En outre, 149 médecins ont été formés pour reconnaître, signaler et enquêter sur tout problème de santé après la vaccination, même si de tels cas sont extrêmement rares.

 

« Il en faut beaucoup plus »

 

« Cette campagne de vaccination est une bouée de sauvetage qui protège la santé des enfants et redonne espoir en l'avenir », a déclaré le Dr Richard Peeperkorn, représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés.

 

Il a toutefois souligné qu'« il en faut beaucoup plus, et l'OMS s'efforce de reconstruire le fragile système de santé de Gaza afin que chaque enfant, chaque communauté, puisse avoir accès aux soins qu'il mérite ».

 

Avant le conflit, Gaza comptait 54 centres de vaccination. Elle figurait également parmi les leaders mondiaux en matière de couverture vaccinale des enfants, avec un taux de 98%.

 

Aujourd'hui, 31 centres de vaccination ne sont plus opérationnels, ayant été endommagés ou détruits lors d'attaques aveugles, tandis que la couverture vaccinale de routine est désormais inférieure à 70%.

 

Les deux dernières phases de la campagne, qui visent à administrer aux enfants leurs deuxième et troisième doses de vaccins, sont prévues pour décembre et janvier.  

 

En 2024, l'ONU et ses partenaires ont lancé une campagne de masse dans toute la bande de Gaza pour vacciner les enfants contre la polio.

-0- PANA RA/BAI/IS 05nov2025