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La RDC et le Rwanda se réunissent pour discuter de la mise en œuvre de l'Accord de paix de Washington

Addis-Abeba, Éthiopie (PANA) - La première réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité pour la mise en œuvre de l'accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, signé à Washington, D.C. le 27 juin 2025, s'est tenue cette semaine à la Commission de l'Union africaine (CUA) à Addis-Abeba.

 

La réunion des 7 et 8 août a rassemblé des représentants de la RDC et du Rwanda, ainsi que des observateurs des États-Unis, de l'État du Qatar, le représentant du médiateur de l'UA et la CUA, selon un communiqué conjoint publié vendredi par le département d'État américain.

 

Le Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité est chargé de la mise en œuvre du « Concept d'opérations pour le plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives par le Rwanda ».

 

Le mécanisme est également chargé de « faciliter le partage de renseignements et d'informations » entre les parties afin de mettre en œuvre l'accord de paix".

 

Selon le communiqué, lors de la première réunion, les membres permanents, à savoir la RDC et le Rwanda, ont adopté les termes de référence qui régiront les futures réunions du mécanisme et ont entamé des discussions sur la mise en œuvre de l'accord de paix.

 

Le représentant du médiateur de l'UA, la CUA, l'Etat du Qatar et les Etats-Unis ont participé à ces discussions « afin de garantir la mise en œuvre efficace, efficiente et impartiale » de l'accord, ainsi que la « poursuite des initiatives de bonne foi visant à instaurer une stabilité durable dans la région », indique le communiqué.

 

« La RDC et le Rwanda ont tous deux exprimé leur gratitude pour les contributions inestimables et les efforts conjoints de l'Union africaine, des Etats-Unis et du Qatar en tant que partenaires dans la promotion d'une résolution pacifique».

 

Du 30 juillet au 1er août, les Etats-Unis ont également accueilli des réunions en faveur de la mise en œuvre de l'accord de paix.

 

Ces deux séries de réunions à Washington DC ont porté sur la mise en œuvre des aspects sécuritaires de l'accord et la mise en place d'un cadre pour les opportunités de croissance économique régionale, qui sont essentiels pour parvenir à une stabilité à long terme et à une paix durable dans la région des Grands Lacs.

 

Les responsables américains ont exprimé l'espoir que l'accord mettrait fin à un conflit de 30 ans entre le Rwanda et la RDC et mettrait les deux pays et leurs populations sur la voie de la paix et de la prospérité.

 

Le mois dernier également, le gouvernement de la RDC et l'Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23) ont signé une déclaration de principes à Doha, au Qatar, reflétant la détermination des parties à privilégier les moyens pacifiques, à établir un cessez-le-feu et à mettre en place un mécanisme conjoint pour définir sa mise en œuvre pratique.

 

Les engagements pris comprennent des mesures visant à faciliter le retour volontaire, sûr et digne des personnes déplacées à l'intérieur du pays et des réfugiés vers leur lieu ou leur pays d'origine, ainsi que la promotion d'un dialogue inclusif, considéré comme essentiel pour s'attaquer aux causes profondes du conflit et parvenir à une paix durable.

 

En vertu de cet accord, les deux parties s'engagent à s'abstenir de toute attaque, propagande haineuse et tentative de conquérir de nouvelles positions sur le terrain par la force.

 

Cet accord se veut une feuille de route vers un règlement permanent. Les deux parties ont convenu de mettre en œuvre les termes de l'accord avant le 29 juillet, selon les informations disponibles.

 

Mais les médias ont rapporté cette semaine que les espoirs de paix en RDC ont été ébranlés par une recrudescence des attaques brutales contre des civils par des groupes armés, notamment la milice M23 soutenue par le Rwanda, dans la région troublée de l'Est du pays.

 

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a déclaré avoir reçu des témoignages directs indiquant qu'au moins 319 civils ont été tués par des combattants du M23, aidés par des membres des Forces de défense rwandaises, entre le 9 et le 21 juillet dans la province du Nord-Kivu.

 

La plupart des victimes, dont au moins 48 femmes et 19 enfants, étaient des agriculteurs locaux qui campaient dans leurs champs pendant la saison des semailles, a-t-il précisé.

 

Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a condamné cette « vague de violence meurtrière ».

 

Ce dernier massacre est l'un des plus meurtriers pour les civils depuis que le M23, un groupe composé en grande partie de combattants tutsis congolais créé il y a plus de 15 ans, est réapparu en 2022 comme une menace militaire majeure.

 

Depuis les années 1990, l'Est de la RDC est en proie à des dizaines de groupes armés qui terrorisent la population.

 

Le gouvernement de la RDC accuse depuis longtemps le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, ce que le Rwanda nie.

 

Au début de cette année, le M23 a lancé une offensive dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, s'emparant de villes et de villages, dont les capitales provinciales Goma et Bukavu.

 

Des milliers de civils ont été tués, des centaines de milliers d'autres ont été déplacés, et de graves violations des droits humains ont été commises.

-0- PANA MA/BAI/IS/SOC 10août2025