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La Gambie : Le FNUAP et l'UNICEF mettent en garde contre une résurgence imminente des mutilations génitales féminines

Banjul, Gambie (PANA) - On craint une recrudescence des mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie, car la COVID-19 perturbe l'apprentissage et les programmes qui contribuent à protéger les filles de cette pratique nocive, ont averti l'UNICEF et l'UNPFA à la veille d'un événement de haut niveau destiné à commémorer la Journée internationale de tolérance zéro pour les MGF, mardi.


L'événement, qui sera honoré par la vice-présidente, Isatou Touray et d'autres parties prenantes, est organisé conjointement par le ministère du Genre, de l'Enfance et de la Protection sociale, le FNUAP et l'UNICEF afin de galvaniser les efforts nationaux et de renforcer les partenariats pour éliminer les MGF dans le pays, selon une déclaration mise à la disposition de la PANA, lundi.


Au fil des ans, la Gambie a enregistré des progrès remarquables dans l'élimination des MGF. Entre 2010 et 2018, les MGF chez les enfants de zéro à quatre ans ont diminué de 10%, pour atteindre 27%. D'énormes progrès ont également été réalisés dans l'évolution des perceptions, 49% des femmes déclarant désormais ouvertement que les MGF devraient cesser.


"De toute évidence, notre travail collectif s'est traduit par de grands progrès dans l'élimination de cette violation des droits de l'homme", a déclaré Kunle Adeniyi, représentante du FNUAP en Gambie.


"Mais si nous sommes fiers de nos réalisations, nous devons être plus résolus à protéger chaque fille et chaque femme contre les MGF, y compris les 27% de jeunes filles qui continuent à les subir".


Même avant la COVID-19, les rapports faisant état d'une pratique généralisée des MGF en Gambie étaient nombreux, malgré leur criminalisation. Le déclenchement de la pandémie COVID-19 a rendu encore plus ambitieux l'objectif des objectifs de développement durable visant à mettre fin aux MGF d'ici 2030.


"La pandémie de COVID-19 a perturbé des programmes essentiels et fermé des écoles, laissant de nombreuses filles vulnérables et exposées à un risque accru de MGF", a déclaré Gordon Jonathan Lewis, représentant de l'UNICEF en Gambie. "C'est pourquoi, nous insistons sur le fait que les écoles doivent rester ouvertes à la moindre occasion et que toutes les mesures doivent être prises pour soutenir les programmes qui contribuent à protéger les filles".


"Pour tirer parti des progrès enregistrés et protéger davantage de filles et de femmes contre les MGF, le FNUAP et l'UNICEF appellent à une voix et une action unifiées de la part des parties prenantes à plusieurs niveaux et dans plusieurs secteurs, à un financement accru pour soutenir la mobilisation de masse et les actions relatives aux engagements, et à une action urgente et décisive pour garantir que des années de progrès ne soient pas anéanties par la pandémie en cours".


Parallèlement, lors de l'engagement de haut niveau sur les MGF qui se tiendra, mardi, 10 "champions de la fin des MGF" seront présentés et reconnus pour leurs efforts visant à accélérer l'abandon de cette pratique nocive en Gambie. Ces champions, qui mènent déjà des conversations à la base et des actions de sensibilisation au niveau national pour soutenir le programme visant à mettre fin aux MGF, devraient intensifier leurs efforts et servir de visage à la campagne "End FGM" dans le pays.

-0- PANA MSS/RA/BAI/IS 09fevr2021