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La France regrette le mandat d’arrêt lancé par le procureur de Haftar contre les autorités du gouvernement d’union nationale

Paris, France (PANA) – Le porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll, a regretté l'émission par le procureur général militaire de l’Armée nationale de libération du maréchal Khalifa Haftar, d'un mandat d’arrêt contre le Premier ministre Fayez al-Sarraj et d’autres responsables civils et militaires du gouvernement d’union nationale libyen pour « trahison », « soutien aux groupes terroristes » et « complot avec des pays étrangers ». 

Le procureur général militaire de l’ANL, le lieutenant Faraj al-Sousaa, a émis un mandat d'arrêt, rendu public vendredi, contre le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale et ses trois adjoints, accusés « d'avoir commis le crime de faciliter la guerre contre l'Etat libyen et d'élever l'esprit de la défaite politique et militaire et la destruction des installations militaires ».

« Nous regrettons cette décision », a déclaré, vendredi Agnès von der Mühll, directrice de la communication et de la presse, porte-parole du Quai d’Orsay, avant d’ajouter que dans son communiqué diffusé hier, la Haute représentante de l’Union européenne a exprimé la préoccupation de l’ensemble des États membres de l’Union européenne, y compris la France, au sujet de la participation aux combats de groupes dirigés par des figures listées par les Nations unies au titre de leurs activités terroristes, ainsi que de groupes criminels.

Les forces de l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar, rappelle-t-on, ont attaqué, jeudi 4 avril, la région de l'Ouest du pays et la Capitale Tripoli, siège de l'Armée relevant du gouvernement d'union nationale du Premier ministre Fayez al Serraj.

Les combats qui se poursuivent au sud de Tripoli ont fait, selon le dernier bilan, 47 morts et 180 blessés du côté des forces loyales au gouvernement d'union nationale, tandis que les troupes de Haftar déplorent 28 décès et 97 blessés, entraînant le déplacement de plus 3.000 Libyens.

Plusieurs voix se sont élevées à travers le monde appelant les deux parties à s’abstenir de toute violence et à privilégier une issue politique pour régler leur différend, ainsi qu’une trêve humanitaire demandée par la MANUL et relayée par le Conseil des dignitaires de la Libye; elles n'ont pas été entendues par les belligérants. 

Cette escalade miliaire survient alors qu’une Conférence nationale inclusive sous l'égide de l'Envoyé de l'ONU en Libye, prévue du 14 au 16 avril courant à Ghadamès, au sud-ouest du pays, destinée à obtenir un consensus entre les Libyens sur un agenda des élections générales pour mettre fin à la période de transition, vient d’être annulée.

-0- PANA  BM/BEH/IBA/SOC 12avr2019