Agence Panafricaine d'information

L'opération militaire contre le TPLF est entrée dans sa phase finale, selon le Premier ministre éthiopien

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a déclaré ce jeudi, que la "phase finale" de l'opération militaire contre le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a débuté, quelques heures après l'expiration de l'ultimatum posé aux forces régionales tigréennes de déposer les armes.

L'Agence éthiopienne de presse ENA cite le Premier ministre qui déclare sur Twitter : "La période de 72 heures accordée à la clique criminelle du TPLF pour se rendre pacifiquement est maintenant terminée et notre campagne de rétablissement de l'ordre est entrée dans sa phase finale".

Selon ce dernier, au cours des 72 dernières heures, des milliers de miliciens et membres des forces spéciales tigréennes se sont rendus aux Forces nationales de défense éthiopiennes (ENDFen anglais). 

Il a ajouté que beaucoup de jeunes tigréens, conscients des "intentions malveillantes du TPLF",  ont également refusé de porter les "ambitions destructrices" d'une clique criminelle.

“Les Forces nationales de défense éthiopiennes ont maintenant reçu l'ordre de finaliser la troisième et dernière phase de notre opération de maintien de l'ordre. Dans cette phase finale, tout sera mis en œuvre pour protéger les civils innocents", a dit le Premier ministre.

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a exprimé sa vive préoccupation face à la situation qui prévaut dans la région du Tigré et a exhorté les dirigeants éthiopiens à tout faire pour protéger les civils, respecter les droits humains et assurer un accès humanitaire pour la distribution de l'aide dont la population a tant besoin.

Le Premier ministre éthiopien a également dit que toutes les précautions seront prises pour que les sites du patrimoine, les lieux de culte, les infrastructures publiques, les institutions de développement et les zones résidentielles ne soient pas pris pour cible.

M. Abiy a également demandé à la population de Mekelle et de ses environs de déposer les armes, de rester à la maison et loin des objectifs militaires, et de prendre toutes les précautions nécessaires. 

“Nous demandons également à la population de Mekelle de contribuer à réduire les dommages qui seront provoqués à cause d'une poignée d'éléments criminels du TPLF, en les livrant aux agents des forces de l'ordre", a-t-il dit.

Par ailleurs, des vagues d'Ethiopiens continuent de se réfugier au Soudan.

Selon le président du Comité d'urgence des étrangers à la Commission pour les réfugiés, Dr. Bilal Ahmed Musa, ils étaient mercredi au nombre de 42.217 dans les Etats de Gedarif et Kassala.

Il a demandé l'intervention du gouvernement soudanais, des organisations humanitaires et de la communauté internationale face à ce nombre important de réfugiés. 

Le chef des droits de l'homme des Nations unies a également appelé les parties au conflit à "donner des ordres clairs et sans ambiguïté" à leurs forces pour qu'elles ne prennent pas les civils pour cible et les protègent durant l'assaut.

D'autre part, une mission de médiation de l'Union africaine composée de trois anciens chefs d'Etat  - Joaquim Chissano du Mozambique, Ellen Johnson Sirleaf du Libéria et Kgalema Motlanthe d'Afrique du Sud - est arrivée à Addis-Abeba.

Le TPLF a dominé le pouvoir politique en Ethiopie, qu'il a perdu en 2018 à l'issue des élections remportées par M. Abyi en avril. L'ex parti au pouvoir a refusé de rejoindre la coalition formée par ce dernier.

Le conflit opposant les forces fédérales et locales dans le Tigré a éclaté en début novembre, suite à l'attaque d'une base de l'armée à Mekelle, poussant le Premier ministre à ordonner une offensive militaire. 

Avant l'escalade militaire dans le Tigré, des dizaines de personnes avaient été tuées ou blessées au cours d'attaques survenues dans la région d'Oromia, (Ouest).

Le gouvernement fédéral éthiopien a également décrété six mois d'état d'urgence dans la région du Tigré, dont le gouvernement est contrôlé par le TPLF.

Le TPLF accuse le Premier ministre, qui appartient au groupe ethnique le plus important du pays, les Oromo, de l'avoir écarté des postes de décision et des postes sécuritaires depuis sa prise de fonction en 2018. 

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 26nov2020