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L'Union africaine et l'OIT lancent une campagne pour l'éradication du travail des enfants

Abidjan, Côte d'Ivoire, (PANA) - L'Union africaine (UA) s'est associée à l'Organisation internationale du travail (OIT) pour faire campagne en faveur de l'éradication du travail des enfants.

Les deux partenaires ont lancé l'Année internationale pour l'éradication du travail des enfants en Afrique lors d'un événement qui s'est tenu virtuellement, a indiqué l'OIT jeudi, dans un communiqué.

Le lancement a fourni une plate-forme de discussions sur les progrès réalisés en vue de l'élimination du travail des enfants en identifiant les lacunes.

La campagne de la communauté mondiale contre le travail des enfants et le travail forcé vise à relever les défis posés par la maladie du coronavirus (COVID-19).

Lors du lancement de l'Année internationale pour l'élimination du travail des enfants en Afrique, les participants ont cherché à agir en vue de la réalisation de l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

"Le plan d'action décennal de l'Union africaine est ambitieux et réalisable. Sur 10 ans (2020-2030), nous allons travailler tous ensemble pour protéger les droits de tous, y compris des enfants impliqués dans le travail des enfants. C'est à nous de construire l'avenir de notre continent", a déclaré Amira el Fadil, commissaire de l'Union africaine chargée de la Santé, des Affaires humanitaires et du Développement social.

Alors que déjà un enfant africain sur cinq travaillait en 2016, l'impact de la pandémie de COVID-19 sur le continent devrait pousser davantage d'enfants à travailler.

Les estimations montrent qu'un point de pourcentage d'augmentation de la pauvreté entraîne une augmentation d'au moins 0,7 point de pourcentage du travail des enfants.

"La situation générale est très préoccupante pour les familles, les employeurs et les travailleurs en Afrique", a déclaré l'OIT.

"Nous devons protéger les droits des enfants et encourager leur retour à l'école. Le plan d'action décennal de l'Union africaine doit être mis en œuvre à tous les niveaux pour favoriser le développement du continent et protéger les droits des enfants", a déclaré Guy Ryder, directeur général de l'OIT.

Le travail des enfants a été décrit comme un problème complexe en Afrique qui nécessite différents types de solutions.

Ces solutions existent ou sont envisagées, allant de l'accès à une éducation de qualité pour tous, l'accès à la protection sociale, l'accès à un travail décent pour les adultes et l'extension de la couverture des services de base et de la sensibilisation.

Cynthia Samuel-Olonjuwon, directrice générale adjointe de l'OIT et directrice régionale pour l'Afrique, a déclaré que certains éléments indiquent que les pays africains sont prêts à lutter contre le travail des enfants.

L'OIT a lancé un appel aux gouvernements, aux partenaires sociaux et aux autres organisations pour qu'ils allouent les budgets nécessaires à la mise en œuvre des principales priorités politiques identifiées.

"Cela ne doit pas être considéré comme un coût, il s'agit d'un investissement; un investissement dans la création d'un meilleur avenir pour tous", a-t-elle déclaré.

Partageant son expérience, Dibor Faye, une militante du travail des enfants au Sénégal, a appelé les parties prenantes à redoubler d'efforts dans la lutte contre le travail des enfants dans les communautés pour un avenir meilleur.

"Je travaille depuis l'âge de 7 ans, je ne suis jamais allée à l'école et à l'âge de 13 ans on m'a choisi un mari. Aujourd'hui, des enfants sans éducation signifient une société sans évolution ; le travail des enfants détruit les rêves, étouffe les talents et accroît la pauvreté", a-t-elle déclaré.

L'événement a réuni les ministres chargés du Travail et de la Protection sociale en Afrique, des représentants des Commissions économiques régionales, des organismes continentaux tels que les commissions de l'UA et le Parlement panafricain.

-0- PANA AO/MA/MTA/JSG/SOC O2avr2021