L'Union africaine convoque un sommet pour enrayer les pertes alarmantes de biodiversité
Gaborone, Botswana (PANA) – L’Union africaine (UA), en collaboration avec le gouvernement du Botswana, organise le premier sommet africain consacré aux mesures nécessaires pour enrayer le déclin de la faune sauvage du continent, menacée par le braconnage, la chasse illégale et la pollution marine.
Des experts du continent et du monde entier ont lancé la phase préparatoire de ce premier Sommet africain sur la biodiversité, dédiée aux défis auxquels l’Afrique est confrontée et à la manière dont elle pourrait tirer parti de son immense richesse faunique et minière pour prospérer.
“Cette réunion marque un tournant décisif dans nos efforts pour faire de l’Afrique un acteur essentiel de son patrimoine, bâtisseur d’un avenir où la conservation écologique est la pierre angulaire du développement durable ”, a déclaré Harsen Nyambe, directeur de l’Économie bleue et de l’Environnement durable à la Commission de l’Union africaine, dimanche, lors d’une réunion d’experts.
Le Sommet, qui se tiendra du 2 au 5 novembre 2025 à Gaborone, a réuni d'éminents experts et des défenseurs de la faune sauvage, des spécialistes du changement climatique et des militants du développement durable, afin de discuter des politiques nécessaires pour inverser les dommages causés par l'utilisation incontrôlée des ressources vertes.
“ Les écosystèmes et la biodiversité sont menacés par une exploitation incontrôlée ”, a déclaré Nyambe lors de son discours d'ouverture au segment des experts du Sommet. “ Les chercheurs doivent s'engager activement dans l'élaboration de stratégies qui influenceront les résultats du Sommet”.
La Commission de l'Union africaine (CUA) devrait présenter le Cadre africain pour la biodiversité, dont l'objectif est de définir une série de mesures que les pays du continent doivent prendre d'urgence pour s'attaquer aux causes profondes de l'érosion de la biodiversité. Ces pertes résultent de l'introduction d'espèces étrangères, notamment de plantes envahissantes, qui tendent à détruire complètement la flore indigène du continent.
Le cadre proposé, une fois approuvé lors du Sommet de Gaborone, devrait accélérer la lutte contre la disparition des espèces sauvages, la dégradation des ressources halieutiques et des ressources marines telles que les récifs coralliens.
Cette stratégie invite tous les pays du continent à placer la conservation de la faune sauvage, des forêts et des ressources agricoles au cœur de leurs politiques publiques, et ce, dans tous les secteurs.
Selon la stratégie, la demande en faune sauvage, la chasse et la consommation de viande de brousse ont entraîné une réduction drastique des populations animales. On estime qu'entre 1,6 et 4,6 millions de tonnes de viande de brousse sont extraites chaque année en Afrique centrale, et le commerce illégal d'ivoire a doublé entre 2007 et 2015.
Parallèlement, la demande en énergie ligneuse demeure élevée, représentant plus de 80% de l'approvisionnement en énergie primaire. Plus de 90% de la population dépend du bois de chauffage et du charbon de bois pour se chauffer et cuisiner.
En matière de débouchés et de valorisation des ressources, l'Afrique est le seul continent qui tire l'essentiel de sa valeur de la nature grâce à la production primaire. Du point de vue de la pollution, les plastiques représentent 10% des déchets solides sur le continent, en raison de leur utilisation intensive et d'une gestion insuffisante, selon l'Union africaine.
Un autre défi majeur auquel le continent est confronté est la dégradation des sols, qui a entraîné une baisse des revenus et du bien-être des petits agriculteurs.
Leo Niskanen, responsable régional de la conservation de la biodiversité à l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a souligné que si la biodiversité africaine est exceptionnelle, notamment grâce à son rôle de berceau des mammifères et des “ Big Five ” (lion, léopard, buffle, éléphant et rhinocéros noir), ainsi qu'à ses richesses naturelles, seulement 20% des espèces nécessitant une protection sont actuellement couvertes.
Le déclin des populations d'animaux sauvages est alarmant : 38% des espèces animales sont menacées d'extinction en raison d'une utilisation et d'une exploitation incontrôlées des ressources naturelles.
-0- PANA AO/MA/NFB/IS/SOC 03nov2025




