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L'UNICEF préoccupée par la souffrance des enfants dans l'Est de la RDC

 New York, États-Unis (PANA) - Des milliers d'enfants continuent de souffrir gravement alors que la violence incessante persiste dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré mardi, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), qui exprime ainsi sa profonde inquiétude par rapport à la situation.

Depuis le début de l'année, la brutalité et le chaos déclenchés lors du conflit de longue date dans la province de l'Ituri se sont encore aggravés, dégradant les conditions de vie des enfants, selon l'agence des Nations unies. 

L'Est de la RDC, ravagé par le conflit et riche en minerais, a été en proie à la violence pendant des décennies de combats brutaux qui ont forcé des millions de civils à quitter leurs foyers - souvent à de nombreuses reprises, selon une déclaration des Nations unies. 

Les attaques des milices dans les zones peuplées ont, non seulement fait des centaines de morts, mais ont également causé des enfants mutilés, assassinés ou recrutés par des groupes armés. 

Entre janvier et juin, 91 enfants ont été tués, 27 mutilés et 13 abusés sexuellement, selon l'UNICEF.

Pendant ce temps, plus de 1,6 million de personnes, dont une majorité de femmes et d'enfants, seraient déplacées à l'intérieur du pays ; près de 18 établissements de santé ont été pillés ou détruits et les attaques contre plus de 60 écoles ont poussé environ 45 000 enfants à la rue. 

Et, d'après l'UNICEF,  il ne s'agit là que des incidents vérifiés, les chiffres réels étant probablement bien plus élevés. 

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les données nationales montrent qu'environ quatre personnes sur dix dans tout le pays sont en situation d'insécurité alimentaire, et que quelque 15,6 millions de personnes souffrent de la faim à un niveau de crise ou d'urgence.

La plupart des plus de cinq millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays vivent dans des camps de fortune et des zones urbaines où les conditions sanitaires et les soins de santé sont médiocres, ce qui est particulièrement dangereux pendant la pandémie COVID-19, car le paludisme et le choléra aggravent le problème de la faim.

Concernant la province d'Ituri, 2,4 millions de personnes seraient en besoin urgent d'aide humanitaire, a déclaré l'UNICEF.

Alors qu'au moins 150 000 personnes - dont plus de 87 000 enfants - ont bénéficié de l'aide de l'UNICEF et de ses partenaires sur le terrain en termes de soins de santé et de nutrition, de protection, d'éducation, d'eau et d'assainissement, entre janvier et août, l'insécurité dans la province continue, quant à elle, de saper les efforts humanitaires.

En collaboration avec ses partenaires, l'agence a pu sauver 365 enfants qui étaient dans des forces armées et des groupes militants, en les aidant à retrouver leur famille et en leur apportant un soutien psycho-social.

Elle a également permis à plus de 87 000 enfants vulnérables d'accéder en toute sécurité à des espaces communautaires de socialisation, de jeu et d'apprentissage, et a fourni à 68 enfants victimes de violences sexuelles, une assistance médicale, psychosociale et juridique.

Et grâce au mécanisme de réaction rapide de l'UNICEF, plus de 140 000 personnes, dont 85 000 enfants, ont reçu des articles non alimentaires, des abris et des produits d'hygiène.

Toutefois, l'insuffisance des fonds limite la portée des activités de l'agence des Nations unies. 

L'UNICEF a souligné que son appel à l'aide pour une action humanitaire en faveur des enfants de la RD Congo, présente un déficit de financement de 74 %, signalant que, bien qu'estimé à 318 millions de dollars, le déficit s'élève toutefois, à 235 millions de dollars.

-0- PANA MA/BAI/TBM/SOC 7oct2020