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L'ONU s'attaque à la violence faite aux femmes et aux filles

New York, Etats-Unis (PANA) - La violence contre les femmes et les filles est l'une des plus répandues et des plus dévastatrices dans le monde, mais elle est souvent passée sous silence en raison de l'impunité, de la honte et des inégalités entre les sexes, a souligné ce lundi l'ONU, à l'occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes et aux filles.

 

Un tiers des femmes et des filles subissent des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie, la moitié des femmes tuées dans le monde l'ont été par leur partenaire ou leur famille, et la violence perpétrée contre les femmes est une cause de décès et d'incapacité aussi courante chez les femmes en âge de procréer, que le cancer est une cause de maladie plus grave que les accidents de la route et le paludisme réunis.

 

L'ampleur du problème "signifie que quelqu'un autour de vous, un membre de la famille, une collègue de travail, une amie ou même vous-même" a été victime de ce type d'abus, a déclaré le Secrétaire général, Anontio Guterres, dans son message pour marquer la journée.

 

"La violence sexuelle contre les femmes et les filles est enracinée dans des siècles de domination masculine", a-t-il ajouté, rappelant au monde que la stigmatisation, les idées fausses, la sous-déclaration et la mauvaise application des lois perpétuent l'impunité dans les affaires de viol".

 

"Tout cela doit changer maintenant", a exhorté le chef de l'ONU.

 

A l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, les Nations Unies partagent les différentes manières dont ce fléau se manifeste sous différentes formes : physique, sexuelle et psychologique. L'organisation souligne ses conséquences négatives sur la vie des femmes qui en sont victimes.

 

La Déclaration sur l'élimination de la violence faite aux femmes, adoptée en 1993 par l'Assemblée générale des Nations Unies, définit la violence à l'égard des femmes comme "tout acte de violence dirigé contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée.

 

A compter de ce lundi et pour les deux prochaines années, la campagne "Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes" du Secrétaire général de l'ONU se concentrera sur la question du viol en tant que forme spécifique de préjudice, encourageant les gens à rejoindre l'initiative et "Orangez le monde".

 

La directrice exécutive d'ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a exprimé sa préoccupation concernant précisément le viol.

 

"Le viol n'est pas un acte isolé. Il endommage la chair et se répercute dans la mémoire. Il peut avoir des conséquences qui changent la vie, des conséquences non choisies - une grossesse ou une maladie transmise", a expliqué Mme Mlambo-Ngcuka, ajoutant que les conséquences d'un acte ponctuel peuvent s'étendre à des effets néfastes à long terme.

 

"Il s'agit d'un effet durable et dévastateur qui touche d'autres personnes : la famille, les amis, les partenaires et les collègues", a-t-elle poursuivi.

 

En outre, une étude menée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle que ces violences entraînent des problèmes de santé physique, mentale, sexuelle, reproductive et accroît leur vulnérabilité face au VIH.

 

Ces violences occasionnent des grossesses non désirées, des avortements provoqués. Les femmes ayant subi ces violences sont 2,3 fois plus nombreuses de connaître des problèmes d'alcoolisme ou de dépression.  

 

La violence psychologique est un autre aspect du problème, avec 82% des femmes parlementaires qui ont subi une forme de violence, selon une étude récente. Des remarques d'ordre sexuel, des gestes, des menaces, ou des commentaires sexistes, le plus souvent via les médias sociaux.

 

Les attaques prenant les femmes pour cible continuent d'être un obstacle à la réalisation de l'égalité, et freinent la promesse des Objectifs de développement durable (ODD) de ne laisser personne de côté.

-0- PANA MA/NFB/IS/SOC 25nov2019