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L’ONU "gravement préoccupée" par la suspension des activités des partis politiques au Burkina Faso

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Alors qu’un deuxième coup d’Etat au Burkina Faso en l’espace de huit mois a permis au capitaine Ibrahim Traoré de prendre le pouvoir, poussant le lieutenant-colonel Damiba à rendre le tablier et à s’exiler au Togo, les Nations unies se sont inquiétées, vendredi, de la décision du pouvoir militaire de suspendre les activités des partis politiques, a-t-on appris de source officielle.

"Nous sommes également profondément préoccupés par la décision de suspendre toutes les activités politiques et de la société civile", a déclaré dans un communiqué, Seif Magango, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH).

Le HCDH a exhorté les autorités militaires à "annuler immédiatement cette décision arbitraire et à protéger efficacement tous les droits de l’homme", selon une note publiée sur le site sur l’ONU.

A la suite du coup d’Etat du 30 septembre 2022, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, les activités des partis politiques et des organisations de la société civile ont été suspendues par les nouveaux putschistes, se réclamant aussi du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

Le HCDH indique suivre de près la situation des droits humains au Burkina Faso après le coup d’État de la semaine dernière.

Le Haut-Commissariat a ainsi salué les déclarations des autorités militaires selon lesquelles elles respecteront les "engagements internationaux du pays, y compris ceux liés à la promotion et à la protection des droits humains".

"Cependant, nous restons préoccupés par les multiples allégations de violations des droits de l’homme qui continuent d’être rapportées dans de nombreuses régions du pays", a regretté M. Magango.

Le Haut-Commissariat demande également aux autorités actuelles de "condamner sans équivoque tous les cas de discours de haine et d’incitation à la violence, où qu’ils se produisent, et de veiller à ce que les coupables soient tenus responsables conformément à la loi".

L’ONU exhorte Ouagadougou à ouvrir rapidement des enquêtes approfondies et impartiales sur tous les décès et blessures liés au coup d’État - y compris ceux d’au moins quatre personnes tuées et huit autres blessées lors de pillages et de manifestations pro-coup d’État depuis le 30 septembre.

Il s’agit notamment de veiller à ce que les responsables rendent des comptes., a-t-elle dit.

Plus largement, le HCDH reste préoccupé par "la situation sécuritaire et humanitaire désastreuse" à laquelle est confrontée la population civile dans les régions du Centre-Nord et du Sahel. Dans ces parties de ce pays d’Afrique occidentale, les populations sont quotidiennement "menacées de violence par des groupes armés non étatiques".

-0- PANA TNDD/JSG 08oct2022