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L’Afrique de l’ouest en alerte contre la maladie à virus Ebola, selon l’OMS

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) -  L’ensemble des six pays d’Afrique de l’Ouest limitrophes de la Guinée finalisent actuellement leurs plans opérationnels de préparation, en ligne avec l’outil d’évaluation de l’état de préparation de l’OMS, indique l’agence sanitaire onusienne, l’état général de préparation dans les six pays est de « près de 66 % », ce qui demeure inférieur au seuil de référence de 80%.

"Nous avons appris les dures leçons de l’histoire et avec Ebola et les autres urgences sanitaires, nous avons appris que la préparation est efficace », a déclaré la Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

"Soit nous agissons maintenant, soit nous en payons le prix plus tard en vies perdues et en économies ruinées", souligne l’OMS sur le site de l’ONU.

Selon la même source, l’objectif de tous les pays de la sous-région est d’intensifier la surveillance et le contrôle aux différents points de passage frontaliers et au sein des communautés à haut risque.

Des équipes d’intervention rapide sont déployées dans les zones frontalières pour soutenir les plans de préparation des districts sanitaires.

Les structures de diagnostic et de traitement sont agrandies et s’attèlent à garantir que les communautés s’approprient et se rallient aux réponses de santé publique en cours.

Jusqu’à présent, 20 alertes de cas suspectés ont été rapportées dans trois pays. Tous ces cas ont été testés négatifs à Ebola, indique l’OMS.

"Une surveillance systématique, des préparatifs complets et une forte coordination transfrontalière sont essentiels pour détecter tous les cas et s’assurer qu’ils sont promptement isolés et traités, et que la vaccination des cas contacts à haut risque commence rapidement ", a précisé le Dr Moeti. 

L’épidémie d’Ebola de 2014-2016 en Afrique de l’Ouest a débuté en Guinée et s’est étendue au Liberia et à la Sierra Leone.

Elle a fait plus de 28.000 cas dont 11.000 décès, ce qui en fait l’épidémie la plus mortelle depuis que le virus a été détecté pour la première fois en 1976.

Face à la nouvelle épidémie, la Guinée a donc agi sans tarder pour commencer à fournir le vaccin contre Ebola aux personnes à haut risque. Une campagne de vaccination a ainsi été lancée à Gouécké, épicentre de l’épidémie, situé dans la préfecture de N’Zérékoré, un peu plus d’une semaine après l’enregistrement du premier cas.

À ce jour, les rapports de l’OMS font état de 225 personnes vaccinées en Guinée, dont 66 cas contacts à haut risque. Sur le terrain, près de 65 experts internationaux et nationaux de l’OMS sont déployés pour soutenir la riposte. 

Par ailleurs, l’appui du gouvernement guinéen a permis l’affrêtement d’un vol spécial qui a acheminé des doses du vaccin anti Ebola rVSV-ZEBOV, des containeurs frigorifiques à températures ultra-basses, des équipements de protection individuelle et d’autres fournitures médicales de Conakry jusqu’à N’Zérékoré.

S’agissant de l’épidémie en République démocratique du Congo (RDC), huit cas confirmés d’Ebola et quatre décès ont été enregistrés, lors de la dernière épidémie qui a été déclarée le 7 février dans la province du Nord-Kivu à l’est du pays.

« L’insécurité persistante, tragiquement illustrée par le récent décès de l’ambassadeur italien, Luca Attanasio, dans la région, entrave les efforts de détection des cas et de traçage des cas contacts de personnes infectées », note l’OMS.

En RDC, plus de 650 personnes ont été vaccinées jusqu’à présent. Environ 8.000 doses de vaccin étaient toujours disponibles dans le pays à la fin de la 11e épidémie d’Ebola. 4.320 autres doses devraient être livrées en début de semaine prochaine.

-0- PANA TNDDT/JSG 25fév2021