Agence Panafricaine d'information

L'Afrique de l'Ouest intensifie sa riposte face à Ebola

Brazzaville, Congo (PANA) - Alors que la vaccination contre Ebola s’intensifie en Guinée, les six pays limitrophes sont en état d’alerte. Ils se préparent en urgence à détecter, isoler et gérer tous les cas, ainsi qu’à enrayer d'éventuelles épidémies transfrontalières, a déclaré l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) jeudi. 

Neuf cas, dont cinq décès, ont été enregistrés en Guinée.

Bien qu’aucun cas confirmé d’Ebola n’ait été signalé en-dehors du pays, l’épidémie actuelle s’est déclarée dans la préfecture de N’Zérékoré qui se situe près des frontières poreuses avec le Libéria, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire. 

L’ensemble des six pays limitrophes de la Guinée - Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Sénégal et Sierra Leone - finalisent actuellement leurs plans opérationnels de préparation, en ligne avec l’outil d'évaluation de l'état de préparation de l'OMS.

La maladie à virus Ebola (autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle chez l’homme.

Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang ou des liquides biologiques d'une personne atteinte d'Ebola ou décédée des suites de cette maladie, ou avec des objets qui ont été contaminés par des liquides biologiques (sang, excréments, vomissements) provenant d'une personne atteinte d'Ebola ou du corps d'une personne qui est décédée de cette maladie.

Le taux de létalité moyen est d’environ 50 pc. Au cours des flambées précédentes, les taux sont allés de 25 pc à 90 pc.

"Nous avons appris les dures leçons de l'histoire et avec Ebola et les autres urgences sanitaires, nous avons appris que la préparation est efficace. Soit nous agissons maintenant, soit nous en payons le prix plus tard en vies perdues et en économies ruinées. Une surveillance systématique des préparatifs complets et une forte coordination transfrontalière sont essentiels pour détecter tous les cas et s’assurer qu’ils sont promptement isolés et traités, et que la vaccination des cas contacts à haut risque commence rapidement", a déclaré Dr. Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

La surveillance et le contrôle s’intensifient aux points de passage des frontières et au sein des communautés à haut risque. Des équipes d’intervention rapide sont déployées dans les zones frontalières pour soutenir les plans de préparation des districts sanitaires. Les structures de diagnostic et de traitement sont agrandies et s’attèlent à garantir que les communautés s’approprient et se rallient aux réponses de santé publique en cours. Jusqu’à présent, 20 alertes de cas suspectés ont été rapportées dans trois pays. Tous ces cas ont été testés négatifs à Ebola.

La Guinée a agi sans tarder pour commencer à fournir le vaccin contre Ebola aux personnes à haut risque. Une campagne de vaccination a ainsi été lancée à Gouécké, épicentre de l’épidémie situé dans la préfecture de N’Zérékoré, un peu plus d’une semaine après l’enregistrement du premier cas.

A ce jour, les rapports de l’OMS font état de 225 personnes vaccinées en Guinée, dont 66 cas contacts à haut risque. L’OMS a déboursé 1,25 million de dollars américains pour soutenir la riposte en Guinée et renforcer l’état de préparation face à Ebola dans les pays voisins, à savoir la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Sénégal et la Sierra Leone. 

En Guinée, environ 65 experts internationaux et nationaux de l’OMS sont présents sur le terrain. Par ailleurs, l‘appui du gouvernement a permis l’envoi d’un vol spécial qui a acheminé des doses du vaccin anti Ebola rVSV-ZEBOV, des conteneurs frigorifiques à températures ultra-basses, des équipements de protection individuelle et d’autres fournitures médicales de Conakry jusqu’à N’Zérékoré.

Le Fonds central d'intervention des Nations Unies pour les urgences humanitaires (UNCERF) a également débloqué 15 millions de dollars américains pour soutenir la riposte en Guinée et en République démocratique du Congo, ainsi que la préparation des pays voisins à faire face à l’épidémie.

Dans la province du Nord-Kivu de la République démocratique du Congo, huit cas confirmés d’Ebola et quatre décès ont été enregistrés lors de la dernière épidémie qui a été déclarée le 7 février

L’insécurité persistante, tragiquement illustrée par le récent décès de l’ambassadeur italien Luca Attanasio dans la région, entrave les efforts de détection des cas et de traçage des cas contacts de personnes infectées. 

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 26fév2021