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Hamdouk réaffirme la nécessité d'instaurer la paix au Darfour

Khartoum, Soudan (PANA) - Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdouk, rentré d'une visite rare dans la région agitée du Darfour, a déclaré qu'il ne serait satisfait que si son gouvernement parvenait à une paix inclusive et que les victimes des conflits estimaient que la justice transitionnelle était rendue et que leurs droits avaient été rétablis.

Interviewé par la télévision nationale de Fashir, capitale du Nord Darfour, à 800 km à l'ouest de Khartoum, M. Hamdouk a souligné que sa visite avait redonné espoir que l'instauration de la paix dans la région était réalisable et que ses collègues du gouvernement ne seraient heureux tant que la guerre ne sera pas complètement terminée et que la paix revienne dans la région et dans l'ensemble du pays.

Il a déclaré qu'au cours des 30 dernières années, la paix n'a jamais été autant ressentie qu'aujourd'hui, à la suite de sa visite au cours de laquelle il a échangé avec les représentants de milliers de civils déplacés au cours de 16 années de conflit et de troubles civils. Il a indiqué qu'il y a maintenant un réel désir et une volonté de réaliser la paix dans le pays

M. Hamdouk a effectué mardi une visite d'une journée à Fashir, la capitale, mais il a quitté la ville pour se rendre dans les camps de personnes déplacées à l'intérieur du pays, une zone devenue interdite pour les politiciens du dernier gouvernement.

La plupart des visites et rassemblements de hauts fonctionnaires dans le passé avaient eu lieu dans des zones adjacentes aux camps ou dans des quartiers ruraux des villes.

Les Nations unies ont déclaré que plus de 300.000 personnes avaient été tuées lors de la guerre qui avait éclaté dans la région en 2003 et que des millions de personnes s’étaient réfugiées ou ont été déplacées à l'intérieur de leur pays.

Les déplacements et les massacres persistants, ainsi que le tollé soulevé par la communauté internationale, ont incité l'ONU et l'Union africaine à intervenir pour tenter de mettre un terme aux combats.

Les forces de la MINUAD (mission hybride de l'Union africaine et des Nations unies au Darfour) ont été mises en place en 2007, pour protéger les civils, notamment ceux qui vivent dans des camps de personnes déplacées, où ces villageois ont fui leurs fermes et leurs zones traditionnelles, afin de rechercher la sécurité près des zones urbaines.

Des dizaines de camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays ont surgi près des grandes villes.

Le premier groupe d'enfants nés dans ces camps a passé l'examen de l'école primaire en 2016-2017, leurs parents ayant quitté leurs villages d'origine il y a plusieurs années à cause du conflit et des combats intercommunautaires dans la région agitée du Darfour; ils ne connaissent que ces camps.

La mort et le tollé soulevé par les organisations de la société civile et les réglementations punitives au Darfour ont amené la Cour pénale internationale (CPI) à demander la traduction du président déchu, Omar Bashir, et ses collègues, en justice, les accusant de génocide et de crime contre l'humanité.

Omar Bashir et ses partisans ont décliné toute responsabilité et ont affirmé que le problème dans son ensemble était motivé par des considérations politiques dans le cadre de la campagne visant à humilier les dirigeants africains.

 

-0- PANA MO/VAO/ASA/TBM/SOC 6nov2019