Agence Panafricaine d'information

Gambie : Le verdict de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l'affaire du génocide concernant les Rohingyas prévu le 23 Janvier prochain

Banjul, Gambie (PANA) - Le ministre gambien de la Justice a annoncé sur Twitter que la Cour internationale de Justice (ICJ) va rendre son verdict, le 23 Janvier prochain, par rapport à l'adoption ou non de mesures urgentes sur les accusations de génocide portées contre le gouvernement de Myanmar à l'égard des musulmans Rohingyas.

 

La Gambie, rappelle-t-on, avait déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice contre le gouvernement de Myanmar à majorité Bouddhiste avec le soutien de l'organisation pour la coopération islamique (OCI), du Canada et des Pays-Bas, pour ses actions génocidaires à l'endroit de la minorité musulmane, les Rohingas.

 

Au cours des auditions de la Cour internationale de Justice du mois de décembre 2019, la Gambie avait accusé le gouvernement de Myanmar de violation de la Convention des Nations Unies de 1948 sur le Génocide.

 

La nation ouest-africaine a également indiqué "l'imminence d'un nouveau risque de génocide grave" et a lancé un appel en faveur de mesures urgentes pour empêcher Myanmar de commettre d'atrocités supplémentaires et de faire disparaître les preuves accablantes.

 

Cependant, même s'il est difficile de savoir la nature spécifique des mesures d'urgence à entreprendre, leur mise en œuvre s'avérera plus compliquée.

 

Si la Cour prononce un verdict en faveur de la Gambie, cela constituerait la première étape d'une affaire qui devrait durer pendant des années.

 

Selon les estimations, 600.000 Rohingyas continuent de vivre dans l'Etat de Rakhine situé dans la partie ouest de Myanmar et dans des conditions que Amnesty international qualifie de "apartheid".

 

Quelque 740.000 autres Rohingyas musulmans ont fui vers la frontière en direction du Bangladesh emportant avec eux des récits poignants de viols à grande échelle dont ils ont été victimes, d'homicide et de tueries de masse qualifiés par les enquêteurs des Nations Unies de génocide.

 

Suu Kyi a avoué l'existence de l'usage de la force excessive par l'armée de son pays contre la minorité musulmane, mais a soutenu que la plainte déposée au près de la CIJ était basée sur des allégations "infondées et incomplètes", avant de plaider en faveur de l'annulation des poursuites contre son gouvernement.

 

La personnalité politique âgée de 74 ans considérée naguère comme une icône dans les pays occidentaux, a également soutenu que les poursuites contre son gouvernement pourraient ressusciter la crise et envenimer la situation.

 

On signale que depuis sa création, la CIJ n'a prononcé qu'une seule fois un verdict faisant état d'un génocide commis dans le monde, et ce fut en 1995 lors du massacre de Srebrenica en Bosnie.

 

La protection et la défense apportées par la dirigeante, Suu Kyi, aux généraux de l'armée de son pays a été vivement critiquée en Occident, mais vivement saluée dans son pays où la majorité de la population est insensible par rapport au sort des Rohingyas.

 

Le gouvernement de Myanmar a promis de conduire ses propres investigations et de rendre les personnes coupables responsables de leurs actes, mais beaucoup d'observateurs se doutent de l'impartialité et de la sincérité des composantes de ces commissions d'enquêtes.

 

On signale également que le gouvernement de Myanmar fait également face à d'autres accusations par rapport au traitement infligé aux Rohingyas, y compris une enquête ouverte par la CPI - un tribunal séparé en charge des crimes de guerre - et une autre plainte déposée en Argentine dans laquelle la cheffe du gouvernement de Myanmar, Suu Kyi est accusée de complicité de génocide.

 -0- PANA MSS/VAO/BAI/IS 15janv2020