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France : La CPI décide d’accélérer l'assistance aux victimes en Centrafrique après la libération de Jean-Pierre Bemba

Paris, France (PANA) - Après l’acquittement, vendredi, de Jean-Pierre Bemba par la Chambre d'Appel de la Cour pénale internationale (CPI) des charges de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, la CPI a décidé d'accélérer le lancement d'un programme d'assistance aux victimes de la milice de l'ancien vice-président congolais en Centrafrique.

Le programme d'assistance sera assuré sous forme de réhabilitation physique et psychologique, ainsi que de soutien matériel, au profit des victimes et de leurs familles dans la situation en République centrafricaine, a indiqué le Conseil de direction du Fonds au profit des victimes, mercredi, dans un communiqué dont copie a été transmise à la PANA à Paris.

«Le Fonds examinera d'abord les préjudices subis par les victimes dans l'affaire Bemba, ainsi que les préjudices causés par les violences sexuelles et sexistes dans la situation en RCA. Le Fonds engagera de toute urgence des consultations avec les autorités gouvernementales centrafricaines, la Société civile, les acteurs internationaux et le Représentant légal des victimes dans l'affaire Bemba», a souligné le Conseil.

Le Conseil, qui a établi un capital de départ d'un million d'euros pour le programme d'assistance, demande à tous les États parties de fournir une aide utile et indispensable en faisant une contribution volontaire au profit des victimes et de leurs familles de la situation en Centrafrique.

En 2013, le Fonds était sur le point de lancer un programme en lien avec son mandat d'assistance en Centrafrique, mais ses activités ont été suspendues et finalement annulées en raison de la situation sécuritaire.

«Le Fonds entreprendra d'urgence une évaluation des préjudices et des besoins des victimes, ainsi qu'une nouvelle évaluation de la sécurité aux fins du lancement d'un programme d'assistance en RCA», a promis le Conseil.

Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) et ex-candidat à l’élection de 2006, avait été reconnu en 2016 coupable par la CPI de «crimes contre l’humanité» et de «crimes de guerre» commis en Centrafrique par les soldats de son organisation politico-militaire, le Mouvement pour libération du Congo (MLC).

Mais ce vendredi 08 juin, la Chambre d’Appel de la CPI a décidé à la majorité de ses juges d’annuler la décision de culpabilité prononcée en première instance, estimant que deux erreurs graves ont été commises: la condamnation à tort de Bemba pour des actes criminels spécifiques qui étaient en dehors de la portée des charges telles que confirmées et l’examen de la question de savoir si Bemba avait pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour empêcher, réprimer ou punir la commission par ses subordonnés des autres crimes relevant de l'affaire.
-0- PANA BM/IS/IBA 14juin2018