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France : Amnesty dénonce des violations des droits humains en Guinée Equatoriale

Paris, France (PANA) – Les autorités de la Guinée équatoriale doivent mettre fin à plusieurs décennies de violations des droits humains et d’atteintes à ces droits, notamment par la torture, les détentions arbitraires et les homicides illégaux, a déclaré Amnesty International ce 2 août, à l’occasion des 40 ans de pouvoir du Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

 

«Les Équato-Guinéens qui ont 40 ans cette année sont nés et ont grandi dans un pays où les droits humains ont été constamment et systématiquement violés. Depuis trop longtemps, les gens vivent dans un climat de peur en raison de l’impunité des violations des droits humains et des atteintes à ces droits, notamment l’emprisonnement de défenseurs des droits humains, de militants et d’opposants politiques sur la base d’accusations forgées de toutes pièces », a déclaré Amnesty International vendredi.

 

L’ONG a toutefois indiqué que des lueurs d’espoir sont apparues, avec la loi de septembre 2006 interdisant la torture, et l’annonce faite le 14 avril dernier par le Président Teodoro Obiang Nguema de son intention de soumettre au Parlement un projet de loi visant à abolir la peine de mort en Guinée équatoriale, où les dernières exécutions recensées datent de janvier 2014.

 

« Or, à moins que le gouvernement ne prenne de véritables mesures pour faire appliquer la loi afin garantir le respect plein et entier des droits humains et pour mettre fin à la répression, le nombre de victimes de violations des droits humains va continuer de croître en Guinée équatoriale. Cela doit cesser », a souligné Amnesty.

 

Le Président Teodoro Obiang Nguema Mbasago, a ajouté l’organisation, a pris le pouvoir le 3 août 1979 après un coup d’État dirigé contre son oncle le Président Francisco Macias Nguema et depuis, le pays est le théâtre d’une très inquiétante dégradation de la situation des droits humains marquée par la torture, des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires et des poursuites engagées contre des militants politiques et des défenseurs des droits humains, bien documentées par Amnesty durant toutes ces années.

 

L'organisation a indiqué qu’elle a rassemblé des informations sur d’abominables cas de torture qui ont eu lieu entre 1988 et 2009 alors que les exécutions, sous le régime du Président Teodoro Obiang Nguema, ont commencé un mois après le coup d’État qui l’a amené au pouvoir, et elles se poursuivent, avec des exécutions extrajudiciaires commises, semble-t-il, par des soldats et des policiers.

 

Les enfants ne sont pas épargnés, a signalé l’organisation qui indique que le 5 février 2015, plusieurs dizaines de mineurs figuraient parmi les 300 jeunes qui ont été arrêtés arbitrairement et frappés, à la suite de manifestations qui ont eu lieu pendant la Coupe d’Afrique des Nations, à Malabo. Ils ont pour la plupart été interpellés à leurs domiciles pendant la nuit ou dans la rue, loin du stade de football.

 

Les 40 années de pouvoir de Teodoro Obiang Nguema, a affirmé Amnesty, ont également été marquées par l’absence d’indépendance du système judiciaire. Durant toutes ces années, de nombreux détracteurs du gouvernement et défenseurs des droits humains ont été soumis à des procès iniques.

 

« Il est grand temps que le Président Nguema mette fin à ces agissements qui grèvent terriblement le bilan de son gouvernement en matière de droits humains, et entame une nouvelle ère où les droits humains seront pleinement et effectivement respectés, protégés, promus et mis en œuvre », a recommandé Amnesty international.

-0- PANA BM/IS/SOC 02août2019