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Fin mardi à Bamako de la mission d'évaluation de la CEDEAO sur la transition au Mali

Bamako, Mali (PANA) - Une mission de médiation de haut niveau de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a achevé mardi, une visite de travail de trois jours à Bamako, sanctionnée par un communiqué.

Dans le communiqué lu par le commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité de la CEDEAO, le général Francis Béhanzin, la mission a rappelé l’importance du respect de la date des élections  (février 2022) afin de montrer la crédibilité du processus de Transition.

Aussi, les émissaires de l’organisation communautaire ont encouragé le gouvernement de Transition à présenter rapidement un chronogramme détaillant le calendrier, les réformes et actions prioritaires qu’il urge d’entreprendre pour la tenue des élections présidentielle et législatives.

Il s’agit notamment, poursuit le communiqué, du consensus sur le cadre légal des élections, la préparation de la liste électorale, le choix de l’organe ou des structures devant conduire les échéances électorales à venir.

Dans leurs recommandations, les émissaires de l’organisation communautaire invitent les acteurs sociopolitiques à travailler ensemble dans cette période transitoire afin de garantir la réussite du processus.

Réitérant de nouveau l’engagement de la CEDEAO à accompagner le Mali pour une Transition réussie, la médiation a appelé les partenaires multi et bilatéraux à continuer de soutenir le processus de Transition, notamment dans le cadre de la préparation des élections.

Cette mission s’inscrivait dans le cadre de la mise en application des recommandations issues de la conférence des chefs d’État et de gouvernements de la CEDEAO tenue le 19 juin 2021 à Accra, sur la situation au Mali.

Elle avait donc pour but d’évaluer le processus de Transition et particulièrement les progrès dans la préparation des élections prévues en février 2022 et d'apporter le soutien de la CEDEAO dans la mise en œuvre effective des actions prioritaires inscrites dans le Plan d’action du gouvernement (PAG) présenté il y a un mois, par le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, devant le Conseil national de la transition (CNT), qui fait office d'organe législatif.

Au terme de cette visite, la mission de médiation a félicité le gouvernement malien pour le calme relatif observé dans le pays depuis la mise en place de la deuxième équipe gouvernementale et pris note de la levée des mesures de restriction concernant l’ancien président de la Transition, Bah N’Daw, et le Premier ministre, Moctar Ouane, qui étaient maintenus en résidence surveillée depuis le 24 mai, date de leur arrestation par les militaires pour "avoir enfreint la charte de la Transition". 

Elle a aussi apprécié l’expression renouvelée des autorités transitoires à respecter la période convenue de la Transition devant la communauté internationale.

Cependant, elle s'est dite préoccupée par l’insuffisance d’actions concrètes dans la préparation effective du processus électoral.

Sur la suspension du Mali des instances de la CEDEAO, elle a indiqué que la levée de cette décision relève des compétences de la conférence des chefs d’État sur la base des rapports d’évaluation sur le processus de Transition qui doit aboutir à des élections pouvant rétablir l’ordre constitutionnel dans le pays.

Au cours de  son séjour, la mission a rencontré les autorités de la Transition, notamment le Premier ministre et le président de la Transition, le colonel Assimi Goita, le corps diplomatique accrédité au Mali, le Comité local de suivi de la Transition ainsi que l’ensemble des parties prenantes du processus transitoire (partis politiques et société civile).

On rappelle que le Mali demeure suspendu de toutes les instances de l'organisation sous-régionale depuis le coup d'Etat du 18 août 2020, qui a mis fin au régime de l'ancien président, Ibrahim Boubacar Kéita.

-0- PANA GT/JSG/SOC 08sept2021