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Fête de la Femme en Tunisie : la Femme tunisienne entre acquis et manquements

Tunis Tunisie (PANA) - La Tunisie a commémoré mardi la Fête nationale de la Femme, conjointement avec la promulgation du Code du statut personnel (CSP), adopté le 13 août 1956, cinq mois à peine après la proclamation de l’indépendance.

La Femme tunisienne a bénéficié de nombreux acquis grâce au CSP qui contient un ensemble de lois interdisant la polygamie, instituant un processus légal pour les divorces, exigeant des deux mariés leurs consentements, afin d’être légalement mariés et reconnaissant aux femmes le droit de représenter leurs enfants devant les tribunaux et la possibilité d’octroyer leur nationalité à leurs enfants, au même titre que les hommes.

La deuxième Constitution du pays, adoptée en 2014, donne de nouveaux droits à la femme, en instituant notamment l'égalité totale entre homme et femme et en donnant à cette dernière des acquis politiques dont le plus significatif est relatif à une meilleure représentation au Parlement et dans les conseils municipaux.

Ainsi, les femmes représentent 35,94% des élus du Parlement avec 78 députées sur les 217 que compte l'institution, classant la Tunisie au 27ème rang mondial sur la représentation parlementaire de la femme. Le nombre de maires ou présidentes de conseils municipaux est de 68 sur les 350 maires du pays, soit 19,5%. 

Le statut de la femme s'est encore renforcé après l'adoption, le 26 juillet 2017, de la loi fondamentale relative à l'élimination de la violence contre la femme. Pourtant, ce code laisse un goût d'inachevé.

Le premier président tunisien, Habib Bourguiba, à qui les Tunisiennes doivent toutes ces avancées, n'a pas réussi à mettre fin à une injustice flagrante contre la femme, à savoir le droit à la succession, déplorent les observateurs. Le défunt président tunisien, Béji Caïd Essebsi s'y est également essayé, lors d'un discours prononcé le 13 août 2017, en annonçant son intention d'instituer l'égalité entre la femme et l'homme, en matière d'héritage, suscitant un large débat au sein de la société tunisienne.

Si l'initiative présidentielle a été bien accueillie et soutenue par les forces dites modernes et les associations des femmes, elle a, en revanche été fortement dénoncée par les courants religieux conservateurs qui y voient une désobéissance aux textes coraniques qui ont déterminé avec précision la part de la femme et de l'homme dans l'héritage.

D'autres réalités cachent la situation d'infériorité de la femme. Il s'agit notamment du traitement parfois inhumain des femmes travailleuses ou de la différence dans le traitement salarial, etc.

-0- PANA YY/IN YY/IN/TBM/IBA 14août2019