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Fermeture d’une chaîne de télévision et d’une radio en Tunisie

Tunis, Tunisie (PANA) - Trois semaines après la chaîne de télévision « Zitouna », proche du mouvement islamiste Ennahdha, deux autres stations, « Nessma TV » et une radio « Al Qoran Al Karim » (Le Saint Coran), ont été fermées, mercredi, par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a annoncé un communiqué publié par cette instance.

 

Le communiqué justifie ces décisions par le fait que ces stations qualifiées d’ « illégales », diffusaient sans licence, malgré les appels et les correspondances qui leur ont été adressés depuis plusieurs années pour régulariser leur situation conformément à la loi régissant le secteur de l’audiovisuel.

  

Les locaux de ces deux institutions ont été mis sous scellé et leurs équipements saisis grâce à l’intervention la force publique, a déclaré à la PANA, Hichem Senoussi, membre du conseil de la HAICA.

  

Selon lui, leurs responsables ont jusque-là fait fi de la loi régissant le secteur de l’audiovisuel parce qu’ils bénéficiaient d’une couverture politique de partis au pouvoir, à savoir Ennahdha et Qalb Tounès « Au cœur de la Tunisie) que dirige son allié Nabil Karoui.

  

Il a nié toute connotation politique à la décision de la HAICA ou un lien quelconque avec l’agenda du président Kaïs Saied.

  

« Personnellement, j’aurai souhaité que l’opération (de la fermeture des deux stations) n’ait pas eu lieu », a-t-il dit.     

  

La chaîne Nessma appartient à l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui, ancien candidat à la présidence. Poursuivi dans des affaires de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, il est actuellement en fuite en Algérie.

  

Quant à la radio « La Saint Qoran », elle est la propriété du non moins controversé député Saïd Jaziri.

  

Tout en admettant que les deux chaînes en dehors du cadre réglementaire et qu’il était « important d’appliquer la loi », le président du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a fait valoir que leur fermeture « n’est pas la solution ».

  

Il a appelé leurs dirigeants à régulariser leur situation et la HAICA à en tenir compte parce que, a-t-il soutenu, « la Tunisie a besoin d’un paysage médiatique pluraliste, mais qui soit régi par la loi ».

-0- PANA BB/IS 27oct2021