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Fayez al-Sarraj fustige les interventions étrangères dans l'exacerbation de la crise en Libye

Tripoli, Libye (PANA) - Le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale, Fayez al-Sarraj, a souligné l’importance du rôle joué par la Ligue des États arabes et ses organes dans le règlement politique de la crise libyenne, fustigeant toutefois,  "les interventions négatives extérieures, régionales et internationales qui ont encouragé certaines parties à ne pas adhérer au processus démocratique et à s’éloigner d'une solution politique paisible".

Dans un discours devant le 30ème sommet de la Ligue arabe, clôturé dimanche soir à Tunis, M. al-Sarraj, a ajouté que: "le Conseil présidentiel du gouvernement de réconciliation nationale poursuit ses efforts pour sortir de la crise actuelle dans le pays".

"Nous avons tenu de nombreuses réunions avec toutes les parties libyennes, nous incitant à rechercher un véritable consensus national et à faire en sorte qu'une solution à la crise ne vienne pas en divisant le pouvoir ou en excluant une partie comme certains le prétendent", a-t-il indiqué

Il a réitéré son attachement "aux principes pour trouver des solutions pacifiques garantissant la construction d’un État civil qui ne reproduit pas le régime totalitaire ni ne permette la militarisation de l’État, ce qui est une ligne rouge que nous ne permettrons pas".

"Par conséquent, nous attendons avec optimisme la convocation de la Conférence nationale qui se tiendra en avril prochain sous les auspices des Nations unies, dans l'espoir de trouver une solution de compromis pour sortir de l'obstruction politique actuelle, unifier les institutions et organiser des élections présidentielle et législatives sur une base constitutionnelle solide", a-t-il dit. 

"Cette voie répond sans aucun doute aux aspirations de notre peuple, en ce qui concerne l'édification d'un État civil moderne et démocratique", a-t-il ajouté.

L'Envoyé de l'ONU, Ghassan Salamé, a annoncé la tenue d'une Conférence nationale inclusive du 14 au 16 avril à Ghadamès, au sud-ouest de la Libye, avec la participation de 120 à 150  personnalités libyennes, rappelle-t-on.

La Conférence nationale inclusive, pilier du Plan d'action de M. Salamé, qui achoppait sur les divergences entre les protagonistes, est destinée à obtenir un consensus entre les Libyens, sur l'agenda électoral, pour mettre fin à la transition politique.

Le président du Conseil présidentiel, Fayez al-Sarraj, a formulé l’espoir dans son discours devant les dirigeants arabes que: "toutes les parties à la crise libyenne aient assimilé la leçon et que tout le monde est convaincu qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, chaque escalade militaire débouche sur un résultat: il n’y a pas de gagnant, mais un perdant qui est la Libye".

Il a , par ailleurs, indiqué que parallèlement à l'action politique, des progrès ont été réalisés depuis quelque temps dans la voie de la réforme économique et de la sécurité, en lançant deux programmes simultanés, en vertu de liens étroits entre la sécurité et l'économie.

"Le gouvernement de réconciliation nationale a cherché des solutions à la situation difficile des citoyens libyens, en mettant en œuvre un programme de réforme économique, destiné à remédier aux distorsions de la situation monétaire et économique", a-t-il indiqué.

Un programme a été mis en œuvre, permettant de promouvoir l'économie et d'enrayer la chute du dinar par rapport aux autres devises, avec l'imposition d'une taxe sur les opérations de change de 183 pc, ayant permis de freiner la baisse du taux de change du dinar, qui équivaut aujourd'hui sur le marché noir à 1 dollar pour 4,75 dinars, après avoir atteint les 10 dinars ces dernières années.

Dans le même ordre d'idées, M. al-Sarraj a souligné que le programme de sécurité se poursuivait par la mise en œuvre d'arrangements de sécurité à Tripoli et dans d'autres villes libyennes.

"Dans ce contexte, nous appelons nos frères arabes à soutenir nos efforts à cet égard et à nous aider à mettre en place et à renforcer les institutions militaires et de Police et leurs organes affiliés, afin de contribuer au traitement efficace de la situation en matière de sécurité et de stabilité", a -il indiqué.

Il a salué les pays arabes qui ont participé aux réunions visant à parvenir à un règlement politique de la crise en Libye, estimant qu’il est temps de trouver un consensus arabe sur la crise libyenne.   Le 30ème sommet de la Ligue des Etats arabes a souligné dimanche dans une Déclaration adoptée à l'issue de ses travaux, l'importance de soutenir les institutions légitimes de la Libye, l'appui au dialogue du Quartet organisé par la Ligue arabe avec la participation de l'Union européenne, l'Union africaine et des Nations unies, pour parvenir à un accord mettant fin à la crise par la réconciliation nationale, conformément à l'Accord politique libyen de Skhirat, au Maroc.

-0- PANA BY/JSG/IBA 01avr2019