Agence Panafricaine d'information

Etats-Unis : La reprise économique au Nigeria salués par les premiers responsables du FMI

Washington, Etats-Unis (PANA) –  Les directeurs exécutifs du Fonds monétaire international (FMI) ont salué la reprise de l'économie nigériane, accompagnée d'une baisse de l'inflation et du renforcement des réserves.

 

Les directeurs ont conclu les négociations au titre de l'Article IV avec le Nigeria et noté toutefois que les perspectives à moyen terme restent limitées, avec des risques à la baisse. En outre, ils ont estimé que les défis politiques et structurelles de longue date doivent être relevés de manière plus résolue afin de réduire les vulnérabilités, d'augmenter la croissance par habitant, et de faire reculer la pauvreté.  

 

D'après l'évaluation du Conseil rendue publique, ce jeudi, les directeurs du FMI ont souligné la nécessité de consolider les recettes afin de réduire le ratio des paiements d'intérêts par rapport aux recettes et de faire une place aux dépenses prioritaires. 

 

Ils ont salué le plan de réforme budgétaire des autorités nigérianes visant à accroître les revenus non pétroliers, notamment à travers une politique fiscale et des mesures administratives. Ils ont souligné l'importance de renforcer la mobilisation des recettes domestiques, y compris à travers des droits d'accise supplémentaires, une réforme globale de la TVA et l'élimination des allègements fiscaux.

 

Le rapport a noté qu'il est également essentiel de garantir les revenus pétroliers à travers la réforme des entreprises étatiques et des mesures destinées à améliorer la gestion du secteur pétrolier. 

 

D'après le FMI, le PIB réel du Nigeria a augmenté de 1,9% en juillet, contre 0,8% en 2017, grâce à l'amélioration des secteurs manufacturiers et des services, soutenue par les retombées provenant de la hausse des prix du pétrole, la convergence en matière de taux de change et des mesures visant à améliorer l'environnement des affaires.

 

L'inflation globale a chuté à 11,4% à la fin de l'année 2018, reflétant une baisse de l'inflation des prix des denrées alimentaires, la faiblesse de la demande des consommateurs, un taux de change relativement stable et une politique monétaire restrictive durant l'essentiel de l'année 2018, mais reste en dehors de la fourchette cible de 6-9% de la Banque centrale.

 

Dans son rapport, le FMI a souligné que la persistance des défis politiques et structurels continuent de limiter la croissance à des niveaux faibles par rapport aux niveaux nécessaires pour réduire les vulnérabilités, diminuer la pauvreté et améliorer les critères d'évaluation du développement humains telles que la santé et l'éducation.

 

Aussi, le large déficit en matière infrastructurelle, la faible mobilisation des recettes, les faiblesses en matière de gouvernance et institutionnelle, la persistance des restrictions en matière de change, et les vulnérabilités du secteur bancaire étouffent l'investissement étranger et domestique à long terme et laissent l'économie nigériane dépendante de la production et des cours pétroliers volatils.

 

Avec une inflation toujours supérieure à l'objectif fixé par la Banque centrale du Nigeria, les directeurs du FMI ont considéré qu'une politique monétaire rigoureuse est appropriée. Ils ont encouragé les autorités à renforcer la transparence et la communication afin d'embellir le cadre de la politique monétaire, en utilisant notamment des méthodes plus traditionnelles, telles que resserrer la politique monétaire ou les ratios de réserves obligatoires. 

 

“Les directeurs ont souligné l'importance de modifier à répartition des dépenses vers des secteurs prioritaires. Ils ont salué, dans ce contexte, l'augmentation significative de l'investissement public, mais ont insisté sur la nécessité d'avoir des investissements plus efficaces", a poursuivi le rapport d'évaluation. 

 

Ils ont aussi recommandé d'accroître le financement en faveur de la santé et l'éducation, en notant que la réduction progressive des subventions implicites aux combustibles fossiles assortie du renforcement des filets sociaux pour atténuer l'impact sur les plus vulnérables, aiderait à réduire l'écart de pauvreté et libérerait des espaces budgétaires supplémentaires.

 -0- PANA AR/NFB/IS 04avr2019