Agence Panafricaine d'information

Deux jeunes manifestants tués par balles en Guinée

Conakry, Guinée (PANA) - Deux adolescents de 16 et 17 ans ont été tués par balles, mercredi, dans des quartiers de la banlieue de la capitale guinéenne, Conakry, où les manifestants ont eu maille à partir avec les agents des forces de l’ordre, sortis massivement pour réprimer la marche non autorisée du mouvement citoyen, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en 2019 et dissout la semaine dernière par le gouvernement.

Selon plusieurs témoins, les deux jeunes garçons ont été mortellement touchés par des balles tirées par les forces de l’ordre qui avaient nuitamment quadrillé plusieurs endroits sensibles de la ville où de nombreux blessés ont été également enregistrés.

En début du mois, cinq personnes, selon les pouvoirs publics, avaient été tuées au cours d’une première manifestation qui se voulait pacifique, non autorisée, du FNDC constitué des acteurs de la société civile et de leaders de certains partis politiques.

Plusieurs sources assurent que ce sont des éléments encagoulés du Bataillon spécial de la sécurité présidentielle (BSP) qui ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant les deux garçons, dont la mort n’a pas encore été confirmée officiellement.

Le FNDC et la junte au pouvoir depuis le 05 septembre dernier, qui avaient célébré ensemble le coup d’Etat contre Alpha Condé, se regardent désormais en chiens de faïence depuis l’annonce faite par le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) d'une transition de 39 mois, ramenée à 36 par le Conseil national de la transition (CNT).

Le mouvement citoyen, qui a vigoureusement combattu l’ancien régime à cause du changement de la Constitution ayant permis à Alpha Condé de briguer un troisième mandat, écourté par la junte, reproche aux nouveaux maîtres du pays de refuser le dialogue inclusif et les accuse de vouloir s’éterniser au pouvoir.

Des partis politiques, soupçonnés d’être proches de la junte, ont applaudi  la dissolution du FNDC, tandis que les leaders d’autres formations politiques, notamment les anciens Premiers ministres, Sidya Touré et Mamadou Cellou Dalein Diallo, absents du pays depuis plusieurs mois, traitent le CNRD de tous les noms, l'exhortant à libérer les responsables du mouvement citoyen et de certains partis emprisonnés depuis plus de deux semaines après les incidents survenus lors de la première marche non autorisée.

-0- PANA AC/JSG 18aout2022