Agence Panafricaine d'information

Des femmes et des jeunes filles continuent d'être tuées, uniquement en raison de leur sexe (expert ONU)

Genève, Suisse (PANA) - La poursuite de la violence contre les femmes et les filles est l'une des violations des droits de l'homme les plus répandues, persistantes et dévastatrices, a déclaré mardi, un expert indépendant nommé par l'ONU.

"Les femmes et les filles continuent d'être tuées en raison de leur sexe et de leur genre, et sont rendues plus vulnérables au fémicide lorsque leur condition de femme ou de fille est associée à d'autres motifs ou identités", a déclaré Reem Alsalem, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la question, dont la mission consiste notamment à examiner les causes et les conséquences des attaques.

Elle a déclaré qu'"elles ne peuvent toujours pas s'organiser librement, croire et s'exprimer et en subissent les conséquences".  

Les remarques de Mme Alsalem font suite à la présentation de son rapport à la troisième commission de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.  

"Dans certains pays, nous avons assisté à des régressions inquiétantes de leur capacité à accéder à l'éducation, à se déplacer librement et à accéder à la santé sexuelle et reproductive.  

"Ces régressions se produisent alors que le monde est confronté à de multiples crises de guerre, de changement climatique, de pauvreté et de pandémies qui ont clairement un impact sexospécifique et affectent les femmes et les filles de manière inégale", a ajouté Mme Alsalem.  

Nous sommes à mi-parcours dans la course à la réalisation de l'Agenda 2030 pour le développement durable, et "nous avons douloureusement réalisé que nous sommes loin d'avoir atteint l'objectif de développement durable 5 (sur l'égalité des sexes et l'autonomisation)", a déclaré l'experte.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 736 millions, sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d'un partenaire intime ou de violences sexuelles de la part d'un non-partenaire - un chiffre qui est resté largement inchangé au cours de la dernière décennie.

La violence exercée par un partenaire intime est la forme la plus courante de violence subie par les femmes, avec environ 641 millions de personnes touchées dans le monde.

L'organisation précise que les jeunes femmes restent particulièrement exposées à ce type de violence, une femme sur quatre âgée de 15 à 24 ans subissant des violences de la part d'un partenaire intime avant d'avoir atteint la mi-vingtaine.

"L'égalité des sexes ne peut être atteinte sans que les femmes et les filles puissent jouir de leurs droits fondamentaux et participer à la société sur un pied d'égalité et sans discrimination", a souligné Mme Alsalem.  

Elle a ajouté qu'aujourd'hui, 50 pays continuent d'avoir des lois sur la nationalité qui contiennent des dispositions discriminatoires à l'égard des femmes et que dans 24 de ces pays, les femmes se voient refuser le droit de conférer la nationalité à leurs enfants sur un pied d'égalité avec les hommes.

L'experte indépendante a ajouté que la discrimination fondée sur le sexe et le genre dans les lois sur la nationalité est l'une des principales causes de l'apatridie.  

"Il ne faut pas s'y tromper : L'apatridie et les lois sur la nationalité discriminatoires à l'égard des femmes équivalent à de la violence à l'égard des femmes, car elles constituent des formes graves de discrimination à l'égard des femmes et des filles, telles que définies par la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes".

"Elles entraînent un cercle vicieux d'échecs et de violations des droits de l'homme, exacerbant directement et indirectement la violence psychologique, sexuelle et physique", a déclaré Mme Alsalem.  

Elle a appelé les États à "respecter l'objectif, l'esprit et la signification des obligations fondamentales en matière de droits de l'homme".

Les rapporteurs spéciaux et autres experts des Nations unies ne font pas partie du personnel de l'ONU et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation. Ils agissent à titre individuel et ne perçoivent aucun salaire pour leur travail.

-0- PANA MA/BAI/JSG/SOC 04oct2023