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Des défis régionaux de grande envergure se posent en Afrique centrale, selon le Conseil de sécurité

New York, États-Unis (PANA) - L'insécurité continue de sévir en Afrique centrale, a déclaré, mercredi, l'envoyé des Nations Unies pour la région au Conseil de sécurité, soulignant les préoccupations liées à la violence transfrontalière.

 Selon une déclaration des Nations Unies, le représentant spécial, François Louceny Fall a cité les récentes visites au Cameroun et en République du Congo pour informer les ambassadeurs du rapport semestriel du Secrétaire général sur le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA). 

Malgré les efforts de l'UNOCA pour promouvoir des mesures de prévention des conflits, M. Fall a reconnu que des éléments armés dans le Nord et le Sud-Ouest du Cameroun prennent désormais pour cible les civils. 

Tout en exprimant son appréciation pour l'engagement des autorités nationales camerounaises dans la reconstruction et le développement de la région, il a soutenu que pour réussir, "le dialogue et la cessation des hostilités" doivent être la priorité. 

L'envoyé des Nations Unies a exprimé sa préoccupation particulière concernant les combattants extrémistes fidèles à Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, "avec une augmentation du nombre d'attaques et d'enlèvements". 

"Les groupes terroristes ont continué à intensifier leurs attaques au Cameroun et au Tchad", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"on ne saurait trop insister sur la nécessité d'aborder la crise ... de manière globale". 

Il a souligné l'importance de la stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience des zones touchées par Boko Haram, qui, malgré la pandémie, a été finalisée et a indiqué que les huit territoires les plus durement touchés élaborent actuellement leurs propres plans d'action. 

Dans cette déclaration, M. Fall a lancé un appel au Conseil pour obtenir des ressources afin de mettre en œuvre la stratégie pour que les populations de ces territoires puissent bénéficier des dividendes de la paix et aussi "renforcer leur résilience face à la radicalisation et à l'extrémisme violent".  

Établissant des parallèles entre le Bassin du lac Tchad et le Sahel, l'envoyé des Nations Unies a appelé à une surveillance conjointe et à des réponses coordonnées. 

Il a soutenu l'importance d'établir des liens entre la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et la stratégie régionale pour le Bassin du lac Tchad afin "d'éviter les doubles emplois, d'utiliser les ressources plus efficacement et de s'assurer que les deux stratégies se renforcent mutuellement". 

M. Fall a mis l'accent sur "le trafic de drogue, la traite des personnes et le trafic de migrants", déplorant la criminalité maritime organisée dans le Golfe de Guinée. 

Tout en saluant les mesures individuelles et la coopération bilatérale entreprises par les États de la région pour faire face à la situation, il a souligné que "les réponses aux menaces à la sécurité ... ne seront pas efficaces si elles ne sont pas coordonnées entre l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest". 

Alors que les préparatifs de vote sont en cours dans plusieurs États d'Afrique centrale, l'envoyé régional a salué le succès des élections au Cameroun et a encouragé le pays à adopter des "cadres de dialogue politique". 

Sur la pandémie de COVID, M. Fall a noté que si les infections sont largement sous contrôle dans la région, il y a quelques cas d'augmentations inquiétantes qui étirent les capacités nationales. 

Le représentant spécial a affirmé que les conflits entre agriculteurs et éleveurs se poursuivent en Afrique centrale et s'est fait l'écho de l'appel du Secrétaire général aux gouvernements et aux communautés locales pour qu'ils continuent à travailler ensemble afin de relever les défis communs.

-0- PANA MA/BAI/IS 10dec2020